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JUSTICE
Boualem Bensaïd justifie les attentats de 1995
Sans aucun égard pour les victimes, Boualem Bensaïd tente de justifier les attentats de 1995.


Rachida Sellem
Jeudi 17 octobre 2002
Mis en ligne le : 19/10/2002


 
 

 

A u cours de l'audience du jeudi 17 octobre, Boualem Bensaïd sans aucune compassion pour quiconque, a tenté de justifier les attentats de 1995 commis par le GIA. Pour la deuxième fois, il a du être expulsé de la cour d'Assises spéciale de Paris en raison de propos jugés blessants pour les victimes. Selon l'accusé, les attentats de 1995 sont justifiés par l'arrêt du processus électoral en Algérie en 1992 et par la répression des manifestations du 17 octobre 1961 à Paris. S'il revendique son appartenance au GIA, il refuse cependant, de reconnaître sa participation à l'attentat du RER Saint-Michel. En fin d'après-midi, la Cour clôture l'examen de l'attentat de Saint-Michel pour se consacrer la semaine prochaine à ceux de Maison Blanche (6 octobre, 18 blessés) et du Musée d'Orsay (17 octobre, 30 blessés).

Le procès se poursuit aujourd'hui avec l'audition de nouveaux témoignages de victimes. Une fois encore, la douleur sera incapable de toucher Boualem Bensaïd. Ainsi, devant une mère venue réclamer des explications sur la mort de sa fille de 26 ans, il ne pourra contenir sa rancœur.

"Est-ce que ça change le monde, cette atrocité? Est-ce que ça change les hommes? Je ne crois pas", dit-elle en fondant en larmes. Puis, se tournant vers le box, en brandissant la photo de sa fille défunte, elle ajoute :
"Pourquoi cette enfant-là?". Et là Bensaïd qui ne peut décidément plus se contenir explose :
" Nous aussi on n'a pas compris ! Nous aussi, les militaires, ils nous ont tiré dessus" lance-t-il.
Le Président Jean-Pierre Getti est outré : "Allez poser les questions aux militaires chez eux!" lui répond le magistrat avant d'ajouter :
"Est-ce que ça justifie une bombe?"
"Je n'ai pas posé cette bombe" affirme encore, le jeune Algérien.
"Avez-vous d'autres questions?" demande doucement le président à cette mère effondrée.
"Non. Je sais que je n'aurai pas d'autres réponses. Ce sont des gens lâches", réplique-t-elle.
"C'est réciproque" lui rétorque Boualem Bensaïd. "C'est lâche de tuer des civils partout dans le monde. A Paris le 17 octobre (1961), il y a des Algériens qui ont été noyés" ajoute-t-il, furieux, et quarante et un ans jour pour jour après les faits.

Gino Necchi, l'avocat général se lève et demande à Bensaïd de "retirer cette parole immédiatement". Mais l'accusé refuse et s'entête à évoquer le drame de 1961. Pour la deuxième journée consécutive, le président Jean-Pierre Getti lui demande de quitter la salle.

Dans la salle, l'ambiance est de plus en plus tendue. "C'est un monstre, ce n'est pas un humain", affirme une victime lors de la suspension d'audience. le procès reprend dans le calme mais une certaine fébrilité reste néanmoins perceptible. Les parties civiles sont inquiètes car s'il existe des certitudes, la participation directe de Bensaïd dans l'attentat de Saint-Michel n'est toujours pas établie et dans ce dossier, il est le seul accusé. Ce dernier réclame d'ailleurs une cour martiale pour juger des faits militaires.

L'après-midi, une psychiatre, le docteur Elisabeth Meyer-Buisan a été entendue par les magistrats. Devant la Cour, elle a évoqué la détresse de ces femmes et de ces hommes qui n'ont obtenu que de vagues réponses à des interrogations qui les minent depuis sept ans.

Mais pour les victimes "existe-t-il une réponse à ces actes ?" s'interroge le Président qui s'inquiète également pour leurs vies futures et surtout pour ce sentiment de culpabilité qu'elles traînent comme un boulet : "Elles ne sont coupables de rien. Comment les aider à passer du statut de coupables à celui de victimes ?" demande-t-il à Mme Meyer-Buisan.
"Vous allez statuer. La cour va avoir un rôle fondamental" dans cette reconstruction répond la psychiatre.
"La compréhension des faits ne peut passer que par l'auteur des faits" explique-t-elle, redoutant "une non-réponse, un certain fatalisme", si des doutes devaient subsister à l'issue de ce procès.

Mais la décision de la Cour d'Assises spéciale, si elle est essentielle pour la reconstruction des victimes sera néanmoins difficile :
d'un côté, des hommes et des femmes qui attendent beaucoup de ce procès et notamment, la condamnation d'un coupable et de l'autre un dossier judiciaire qui révèle au fil de l'audience, d'importantes zones d'ombres, des approximations et sur lequel la responsabilité de Bensaïd, accusé d'en être l'auteur principal est loin d'être démontrée.
Il n'est dès lors, pas impossible que l'Algérien soit condamné sur Saint-Michel comme complice et non comme plus comme auteur au risque de décevoir les parties civiles.

En attendant, il semble aujourd'hui plus que probable que l'identité de celui qui a effectivement déposé la bombe le 25 juillet 1995, reste encore une grande inconnue. Et c'est bien dommage !!!

Le procès qui reprendra lundi 21 octobre devrait se terminer le 30 octobre prochain.



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