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TERRORISME
La menace des "électrons libres".

L'enquête menée par la DST semble confirmer l'implication d'Al-Quaïda dans l'attentat de la synagogue de Djerba en Tunisie.


lundi 11 novembre

Farid Bensaad
fidès
Mis en ligne le : 27/11/2002

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"Ils s'attaquent à ce qu'ils ont sous la main, visent des cibles aléatoires et pas définies a priori, ce qui peut tuer beaucoup de monde : il suffit d'un camion citerne."

Olivier Roy (Chercheur au CNRS)

 

La France : une cible privilégiée

L'enquête menée par la DST semble confirmer l'implication d'Al-Quaïda dans l'attentat de la synagogue de Djerba en Tunisie. Walid Naouar, le frère du kamikaze devrait être mis en examen. Il a acheté le téléphone satellitaire utilisé par Nizar Naouar pour contacter juste avant l'attentat, Khaled Cheikh Mohammed basé au Pakistan.
Ce dernier, un Koweïtien, est considéré aujourd'hui comme un haut responsable d'Al-Quaïda. Chargé des "opérations extérieures", il serait impliqué notamment, dans le projet de détournement d'avion aux Philippines en 1995. D'autres protagonistes impliqués dans des attentats auraient été en contact avec lui.

L'organisation d'Oussama ben Laden avait revendiqué l'attentat de Djerba le 16 avril dans un texte envoyé à deux journaux arabes de Londres. "Nizar ben Mohamed Naouar a effectué cette opération au nom du commandement de l'Armée islamique. Le martyr Nizar a préparé cette opération de sa propre initiative à titre d'exemple pour prouver à la Nation qu'un homme seul pouvait réaliser une opération aussi spectaculaire en dehors de la terre de Palestine" précisait le communiqué. Selon un rapport de la direction des Renseignements généraux (RG) cité vendredi par "le Parisien", la France serait une "cible privilégiée", la troisième sur la liste des Etats menacés par le terrorisme islamiste.

Dans ce document intitulé "La menace islamiste sunnite", les policiers estiment que des réseaux sont opérationnels dans notre pays et que plusieurs opérations terroristes ont été préparées avec l'appui de complices basés en France. Toujours selon ce rapport, une trentaine de Français auraient reçu des formations au "djihad" et seraient susceptibles de venir renforcer les réseaux actifs en Europe. Deux groupes seraient susceptibles de perpétrer des attentats en Europe :
- le GSPC : le groupement salafiste pour la prédication et le combat. Ce mouvement d'origine saoudienne serait à l'origine des projets d'attentats pendant la coupe du monde de football (1998) et contre la cathédrale et le marché de Noël de Strasbourg en 2000.
- le Takfir Wal Hijra, mouvement d'origine égyptienne. Ce dernier apporte plus particulièrement des "soutiens" à des réseaux terroristes sous forme de financements variés et de fourniture de faux documents.

Si les experts estiment qu'il existe probablement des "réseaux dormants" d'Al-Qaida en France, ils rappellent en outre, la menace réelle que représentent les électrons libres :
"Ce sont des groupes atomisés, pas forcément reliés à Al-Qaida ou à une nébuleuse, mais qui entretiennent une relation passionnelle avec un émir auto-proclamé, manipulables, totalement imprévisibles", explique Ali Laïdi, dans son livre "Le Djihad en Europe". Rohan Gunaratna dans son ouvrage "Al-Qaida, au coeur du premier réseau terroriste mondial" a montré qu'à partir des années 90, "Al-Qaida a réussi à infiltrer la direction du Front islamique armé (FIS), du GIA, puis du GSPC, et, après avoir pris le contrôle de leur réseau, a construit une organisation extrêmement sophistiquée en Europe". Pour Olivier Roy, ces "électrons libres" ne possèdent pas la capacité d'action logistique d'Al-Quaida. Pour ce chercheur au CNRS, les cibles visées ne sont pas les mêmes : "Ils s'attaquent à ce qu'ils ont sous la main, visent des cibles aléatoires et pas définies a priori, ce qui peut tuer beaucoup de monde : il suffit d'un camion citerne".

Le ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy a d'ailleurs déclaré sur Europe 1 que de récentes arrestations effectuées à Lyon et à Marseilles étaient vraisemblablement liées au réseau d'Al-Quaïda. Les menaces sont donc prises au sérieux même s'il convient de ne pas dramatiser.

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