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Mardi 24 juin 2003
Jean-Marie
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Aujourd'hui, nous recevons Monsieur Blondel, du syndicat Force Ouvrière :
- Monsieur Blondel, le conflit est terminé ou vous baissez les bras?
- Nous baisser les bras, certainement pas. Thibault et moi, nous restons toujours très mobilisés. Mais c'est les vacances quand même! Et puis de vous à moi, Thibault et moi, on commence à en avoir plein les choses de la vie! On s'essouffle et avec ce soleil qui te tape sur le crâne, c'est pas facile!! J'aimerais bien vous y voir vous de manifester sous des 30° à l'ombre. Faut vraiment avoir la foi! Alors faut nous comprendre! C'est pas vous qu'avez la tête comme une écrevisse le soir! Même que Thibault et moi, on a le nez qui pêle rapport aux coups de soleil! Tiens, aujourd'hui, on est parti de la gare Montparnasse en début d'après-midi, après, on a rejoint la place d'Iéna pour aller jsuqu'au siège du Medef! Non ras le bol! Même pas un troquet sur le trajet!
- Monsieur Alain Olive de l'UNSA, il a dit pourtant que les syndicats étaient engagés dans un marathon.
- Un marathon, c'est vite dit! Il en a de belle lui! D'abord j'aime pas ce mot! Pour vous dire la vérité, les manifs, elles me sortent par les trous de nez! Comme dit Thibault: on sent peut-être des pieds mais en tout cas, cela ne nous dérange pas car nous on les sent plus nos panards! J'suis fourbu! Tous les soirs, j'ai les chaussettes qui fument et ma femme, elle est obligée de me les faire tremper dans l'eau salée! Bon sang, ça fait du bien! C'est une recette de Rika Zaraï! Non, on est crevé que j'vous dis!
- C'est pour cela que Vendredi, pendant votre réunion, vous n'avez pas appelé les français à descendre dans la rue!
- Faut bien voir qu'à l'heure actuelle, de toute façon, ça sert pas à grand chose vu que Thibault et moi, on descend mais personne ne vient plus nous rejoindre!
Vous savez, on sent bien que les gens sont déjà en vacances! D'ailleurs, à part Sarkozy, personne ne m'appelle plus au téléphone! Non, faut y aller molo avec les français. C'est pour ça qu'on a décidé d'organiser une journée de mobilisation qu'on appelle une "journée d'initiatives diverses".
- Et ça consiste à quoi?
- Et bien, c'est une journée où les gens, ils ont quartier libre, ils font ce qu'ils veulent pour exprimer leur colère! Ils peuvent même aller bosser pour montrer combien ils sont pas contents! Là, je pense qu'on va bien les mobiliser! Les statistiques vont bien remonter ! Vous allez voir combien ils sont motivés les Français!
- Vous êtes pas trop déçu, par la faible mobilisation du privé?
- Le privé, c'est difficile. Les gens sont devenus peureux, frileux! On dirait qu'ils ont peur de perdre leur boulot! Et ceux qu'en ont pas, ils en ont tellement ras le bol, qu'ils préfèrent rester chez eux plutôt que de venir manifester!
- Si je comprends bien, vous avez fait tout cela pour rien et la loi va être votée quand même!
- Bien sûr, qu'elle sera votée et on le savait. Mais en fait, ça veut rien dire! Vous savez un texte n'est jamais éternel!
- Vous aviez annoncé que le mouvement serait comme celui de 1995.
- Et alors? Je le pense encore! On est combatif que j'vous dis! Ce qu'on a décidé avec Thibault, c'est qu'on donne congés aux Français pendant deux mois. Ils vont nous revenir tout frais comme des gardons et à la rentrée, hop on repart comme en 40 avec manifs, grèves et tout le toutim! Ca va fumer que j'vous dis! En tout cas, je vous le dis, le gouvernement aurait tort de souffler sur les braises!
- Vous voulez parler d'immolations possibles?
- Mais qu'est-ce que vous croyez mon gars? Moi, c'est tout les jours que je reçois des mails
où les gens, ils me disent qu'ils sont au bord du désespoir! La rentrée sera chaude, on va foutre le feu partout! On va immoler le raffarin! Et puis, de toute façon, on contrôle plus du tout la troupe du petit facteur.
- La droite, elle dit que la réforme des retraites fallait la faire et que le Président, Jacques Chirac, il avait promis aux Français, qu'il allait sécuriser les retraites!
- Chut, ne dites pas ce mot, sans cela y a l'autre dingue de l'intérieur qui va rappliquer. Si vous saviez comment, il me prend la tête depuis qu'il a remplacé Ferry.
- Merci Monsieur Blondel et à bientôt!
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