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POLITIQUE
Élections législatives : une simple histoire d'argent?

8 424 candidats pour 577 sièges à pourvoir, c’est du jamais vu sous la Vème république. Nous n'avons jamais eu autant de candidats à une élection législative. 32 % de plus qu'en 1997 et 50 % de plus qu'en 1993. Ce qui nous fait une moyenne de 14,5 candidats par circonscription. Un record : la 1re circonscription de Paris, où pas moins de 27 candidats vont se disputer les votes des électeurs...

Lundi 20 mai 2002

Var Idrissa

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Une multitude de candidats

Mais que les français ne se fassent surtout pas trop d’illusions!
En effet, il ne faut surtout pas penser que cette multiplication de prétendants soit due à une vocation subite d’hommes ou de femmes voulant soudainement s’occuper de notre bien-être.
Non, cette abondance de candidatures résulte en fait du système de financement de nos partis politiques.

Pour mettre un terme au financement occulte des partis politiques, une loi a été votée le 11 mars 1988 en vertu de laquelle ce sont les résultats des élections législatives qui servent de base au calcul des aides publiques allouées aux partis pour les cinq ans que dure la législature.
Cette enveloppe budgétaire - qui s’élevait à 80 millions d’euros aux législatives de 1997 – est distribuée pour moitié proportionnellement au nombre de voix recueillies et pour l’autre moitié, proportionnellement au nombre de députés élus.
Chaque voix rapporte environ 1,7 € et chaque siège de député quelque 44 000 €. Ainsi grâce aux élections législatives de 1997, le PS s’est vu remettre la coquette somme de 23,6 millions d’euros, le RPR 16,7 millions, l’UDF 16 millions, le FN 6,55 millions, le PCF 6 millions et les Verts 1,8 millions. L’argent étant directement versé dans les caisses des partis sous lesquels se présentent les candidats.

En outre, tout parti ayant présenté au moins 50 candidats peut recevoir un financement et les miettes sont toujours bonnes à prendre.
C’est grâce à cela que des partis non représentés au parlement peuvent subsister : Lutte ouvrière, la LCR, le parti des travailleurs ou encore Génération écologie.
On comprend mieux pourquoi François Bayrou a intérêt à ne pas se rallier sous la bannière commune UMP, s’il ne veut pas voir son parti condamné à disparaître faute d’argent pour le financer. C’est identique pour le parti communiste face à l’énorme machine du PS.

Il faut préciser en outre que ces partis sont entièrement libres de faire ce qu’ils veulent de leur argent. En effet, en vertu de l’article 4 de la Constitution les partis "se forment et exercent leur activité librement" et ne font donc l’objet d’aucun contrôle.

Sans doute est-ce le prix à payer pour la démocratie et en outre, aucun système de financement de parti n’est jamais parfait!
Mais on peut quand même s’interroger sur la distribution de deniers publics à des partis dont on comprend mal l’utilité politique et dont on n’entend plus parler après les élections législatives.
Par exemple, le parti "Eden, République et Démocratie " de Bernard Frau qui depuis 1997 récolte quelque 30 000 euros par an, le Parti de la loi naturelle, connu pour ses "vols yogiques", et qui profite de 15 000 euros par an, ou encore le Parti humaniste qui a recueilli 4 600 euros.
La démocratie a sans doute un prix et si notre système de financement n'est pas parfait, il garantit toutefois, la survie de partis minoritaires qui appartiennent à tout état démocratique digne de ce nom.

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