- Les réactions à droite
François Fillon (UMP) a dédié son succès à Jacques Chirac.
Le ministre des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité, a déclaré dimanche soir
sur TF1 que la victoire de la droite aux législatives était un "succès dédié" au président
Jacques Chirac.
"C'est à lui qu'est dédié ce succès(...) Il a été calomnié pendant des mois et des mois.
Aujourd'hui, les Français ont dit clairement qu'ils condamnaient ceux qui l'avaient
calomnié", a-t-il ajouté.
"J'espère qu'on en tirera toutes les leçons pour l'avenir et qu'on trouvera la manière de
faire désormais de la politique avec des idées et pas avec des combats comme cela" a
déclaré M. Fillon.
"C'est la première fois depuis trente ans que la droite et le centre vont avoir cinq ans pour réformer la France et pour essayer de faire changer l'état d'esprit dans notre pays. Nous nous placons déjà dans une perspective qui est de gagner la prochaine élection législative pour essayer d'avoir une durée qui ressemble un peu plus à ce qui se passe dans les autres pays européens. Le rôle de l'Union pour la Majoritaire Présidentielle va être considérable" a-t-il ajouté.
Avant de conclure que malgré tout :
"Il serait indécent de parler de victoire parce que notre pays traverse une crise politique, parce que l'abtenstion est à un taux extrêmement élevé . Il faut aujourd'hui réinventer la politique."
Philippe Douste Blazy (UMP) cette victoire est celle de Jean-Pierre Raffarin et de son gouvernement.
Interrogé sur TF1, le député-maire de Toulouse a déclaré que les français ont senti une véritable "volonté politique sur un certain nombres de sujets" citant, la sécurité, la justice, la fiscalité.
Pour Philippe Douste Blazy, cette victoire est celle "des institutions". Les français ne veulent plus de "la cohabitation".
"Le temps de l'action est venu" a-t-il ajouté. M.Douste-Blazy a déploré le fort taux d'abstention : "Ce pays ne va pas très bien démocratiquement (...) Il faut revoir cette proximité."
Philippe Douste-Blazy a précisé pour conclure que sa "place est au côté des Toulousains. On doit reconstruire un tiers du territoire communal."
Alain Juppé (UMP) salue une belle et large victoire.
Selon Alain Juppé, cette victoire est due à l'effet Chirac, à l'effet Raffarin, à l'effet UMP.
L'UMP n'est pas "encore une organisation et il faut en faire un grand parti moderne" a déclaré Alain Juppé qui s'est dit prêt à prendre "la direction provisoire de l'UMP" pour préparer en octobre prochain son grand congrès fondateur. L'ancien Premier Ministre de Jacques Chirac a déploré le fort taux d'abstention qui est "une sorte d'avertissement à la classe politique"
François Bayrou (UDF).
Le Président de l'UDF s'est réjouit du fait que l'UDF aura son groupe dans la nouvelle Asssemblée Nationale. M.Bayrou ne désespère pas de voir le temps aidant, quelques députés UDF élus sous le sigle UMP rejoindre son groupe.
Le Président de l'UDF revendique "une indépendance d'esprit" lui permettant de
"bâtir une majorité solidaire avec plus de liberté de parole que n'en aura l'UMP."
Jean-Marie Le Pen (FN) pas de député donc "pas d'occasion de se compromettre" a-t-il déclaré sur TF1.
"Cette assemblée ne représentera pas un français sur deux", et ce sera "une assemblée croupion" dépendante de Bruxelles a déploré le Président du Front National.
"C'est surtout l'intérêt de leur situation personnelle qui leur importait plus que l'avenir de la France" a-t-il ajouté en parlant des députés de droite et de gauche.
Le Front National sera là quand "les évènements auront prouvé que les promesses qui ont été faites aux électeurs ne seront pas plus tenues demain qu'elles ne l'ont été hier" a conclu Jean-Marie Le Pen.
- Les réactions à gauche :
Dominique Strauss-Kahn reconnaît une lourde défaite pour la gauche.
L'ancien ministre de l'Economie Dominique Strauss-Kahn, a reconnu dimanche soir sur
France 2 que la défaite de la gauche aux élections législatives "est lourde".
"La défaite est lourde, il faut le constater, même si elle était prévisible elle n'en est
pas moins douloureuse", a déclaré M. Strauss-Kahn.
Il a fait part de son intention de "faire des propositions" pour "réorganiser la
gauche".
"La conséquence de cette défaite, c'est aussi que la gauche a besoin de se
réorganiser sur ses orientations politiques, sur sa stratégie, sur son organisation,
quelques autres comme moi, mais moi aussi, feront des propositions dans les
semaines à venir".
Dominique Strauss Kahn a estimé également que la large victoire de l'UMP "montre
l'exemple sur la façon dont il faut réorganiser la gauche".
"Maintenant la droite est largement majoritaire", a constaté M. Strauss-Kahn, tout en
affichant "le sentiment que sur beaucoup de points nous laissons une France en
meilleur état que celle que nous avons trouvée" en 1997, citant le chômage ou la dette
publique.
Il a souhaité que "chaque fois que la droite fera quelque chose qui sera bon pour la
France elle réussira : c'est elle maintenant qui a les rênes", a-t-il conclu.
Pour Laurent Fabius les français ont dit deux fois non.
"Ce soir, la droite a gagné les élections législatives et cela confirme les résultats du premier tour. En mai, nous avions eu les présidentielles et les français avaient dit non à l'extrême-droite et en juin, ils ont dit non à la cohabitation" a déclaré, Laurent Fabius sur TF1.
Pour l'ancien Ministre, c'est de ces "deux non additionnés qu'est sortie la victoire de l'UMP."
Quant à la gauche, elle doit selon M.Fabius "réfléchir, reconstruire et réunir". La gauche est prête à assumer sa "tâche d'opposant" de façon responsable.
"La dominante est bleue ce soir, mais la résistance sera rose et l'abstention est importante." Il ne faut surtout pas se décourager car
"Nous avons le socle pour rebâtir l'espérance et c'est ce que nous allons faire" a conclu Laurent Fabius.
Jack Lang prêt à combattre toute mesure "de régression sociale"
L'ancien ministre appelle la gauche a réfléchir sur elle-même et sur le futur.
M.Lang estime sur TF1 qu'il y a un véritable paradoxe : "le gouvernement de Lionel Jospin aura été l'un des meilleurs gouvernements de la cinquième république et l'on s'en apercevra bientôt". "Nous avons besoin d'une profonde métamorphose. La gauche doit accomplir une véritable révolution intellectuelle. "a-t-il déclaré.
Pour Bertrand Delanoé (PS) la victoire de la droite est incontestable et incontestée.
Le maire de Paris a noté lui aussi le taux d'abstention record qui reste "une interpellation pour nous tous".
M.Delanoé a déclaré qu'il ne souhaitait pas que le vote du 5 mai pour le Président de la République soit détourné. Le mandat donné au Président en mai dernier est selon lui "un mandat beaucoup plus large et les français aiment être respectés dans toutes leurs expressions".
Bertrand Delanoé a souhaité malgré tout "bonne chance à la France, il y a des dossiers extrêmement délicat"a-t-il conclu.
Ségolène Royale (PS).
Mme Ségolène a souligné que le groupe d'opposition avait une "responsabilité très lourde" et qu'elle doit avoir une vraie "exigence de débat démocratique". L'ancien Ministre souhaite aussi une reconstruction de la gauche. "Le socialisme moderne, c'est de rendre le pouvoir"
Marie-Georges Buffet (PC).
Elle s'est dit satisfaite de conserver un groupe communiste à l'Assemblée "Un groupe pour être utile aux français et aux françaises face à une droite dominante" L'ancienne Ministre du gouvernement Jospin espère que le parti communiste se rapprochera "du monde ouvrier" a-t-elle déclaré.