Ils étaient une centaine de délégués à s'être déplacés à la convention de Besançon (Doubs). Encore sous le coup du mauvais résultat de leur candidat aux élections présidentielles et de leur débacle lors des législatives (aucun élu) ils ont condamné la campagne de Jean-Pierre Chevènement accusée de ne pas avoir été à l'écoute de la base enfermée qu'elle était dans une sorte de parisianisme qui l'a mise en dehors de toute réalité locale.
Les participants ont ainsi remis en cause "les formes anciennes d'organisation centralisées en cours au sein du MDC" qu'ils estiment "condamnées par l'Histoire".
Pour autant, ils ne rejettent pas les idées de Chevènement et reprennent à leur compte celles concernant la définition républicaine de la citoyenneté et celles sur la laïcité. "On garde ce qui est bon", a résumé l'un des délégués.
Sur l'estrade, le drapeau européen est fermement planté à côté du drapeau tricolore. L'AGR s'est dite résolument "en faveur" de la construction européenne dans un cadre "ouvert aux options sociales et républicaines" réclamant un référendum pour "soumettre au débat public les enjeux liés à l'élargissement".
Ayant refusé le "au-dessus de la gauche et de la droite" prôné par M. Chevènement et son Pôle républicain, les adhérents de l'AGR s'affirment clairement à gauche dans une formule un peu simpliste : "la gauche n'est pas la droite".
Décidés à travailler sur des "propositions concrètes" pour assurer l'égalité à tous les citoyens, l'AGR a cependant conscience de ne pas avoir "vocation à aller vers un programme de gouvernement".
Sur les alliances possibles avec d'autres formations politiques ou le "positionnement stratégique" de l'AGR, les avis divergent.
Si pour certains "le Parti socialiste est notre principal interlocuteur", d'autres n'ont pas hésité à affirmer qu'ils "ne fallait pas faire l'erreur fondamentale de se dissoudre dans le PS", tout en relevant le risque de devenir "un groupuscule".
Bien que cette nouvelle structure politique reprenne le nom d'AGR créée dès juin 2002, elle devrait plus simplement se faire appeler "Gauche républicaine".
Un nouveau comité directeur de 24 membres sera rendu officiel prochainement. Tous les membres - quelque 700 parmi lesquels de nombreux élus locaux - pouvaient être candidats.
La présidence a été attribuée à Jean-Pierre Michel, ex-député MDC de Haute-Saône, fondateur du Syndicat de la magistrature tandis que Jean-Loup Coly, ex-attaché parlementaire de M. Chevènement, est devenu le porte-parole du mouvement. Tous deux sont d'anciens proches de l'ancien ministre de l'Intérieur.
Quant à Jean-Pierre Chevènement, son parti, le Pôle Républicain tiendra son congrès les 25 et 26 janvier 2003 à Saint-Pol sur Mer près de Dunkerque.