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POLITIQUE
Pauvre mobilisation contre la "loi anti-pauvre" de Nicolas Sarkozy.

Seulement quelques milliers de personnes sont descendues samedi pour manifester contre le projet de loi de sécurité intérieure de Nicolas Sarkozy. Ils étaient au total 4000 manifestants à Paris, Nantes, Rouen, Toulouse, Strasbourg pour répondre à l'appel d'une trentaine d'associations de partis et d'organisations de gauche (CGT, FSU, PCF, PS, Verts etc.) Participaient également au défilé des associations de prostituées et de gens du voyage comme les Amis du bus des femmes, Unisat pour le collectif des gens du voyage...
Pour éviter toute politisation de leurs actions, les associations de lutte contre l'exclusion ne se sont pas associés à cette manifestation. Ce fut le cas d'ATD Quart-Monde, d'Emmaüs France et du Secours catholique dont les présidents avaient été reçus par Nicolas Sarkozy au début du mois d'octobre. Cependant ces associations réunies au sein du réseau Alerte ont confirmé jeudi dernier dans un communiqué qu'elles craignaient un durcissement du texte par les députés mardi prochain.

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Lundi 13 janvier 2003

Aicha Nedji

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A Paris, ils étaient 2000 à défiler de la place de la République à la place de la Bastille derrière une banderole où l'on pouvait lire : "Contre la pauvreté, pas contre les pauvres, défendre les libertés".
En tête du cortège parisien, Noël Mamère et Alain Lipietz (les Verts), Nicole Borvo (PCF), Adeline Hazan (PS), Alain Krivine (LCR), Mouloud Aounit (MRAP), Michel Tubiana pour la Ligue des droits de l'Homme et Arlette Laguiller (Lutte ouvrière).
Les manifestants entendaient dénoncer un projet qui «affaiblit nos libertés au bénéfice d'un État de plus en plus autoritaire». Mais ce sont surtout les dispositions concernant «la tranquillité et à la sécurité publiques» visant mendiants, gens du voyage et prostitués qui focalisent l'ensemble des critiques.

"Ce n'est pas parce que l'on a tous les pouvoirs que l'on peut modifier la nature de la République. Là, on a une démocratie restreinte, à deux vitesses, avec des riches et des pauvres, et des libertés soumises au bon vouloir de l'Etat" à déclaré Me Tubiana, président de la LDH et initiateur de cette manifestation. Pour Adeline Hazan (PS) "même si on est pour l'objectif de la sécurité, on est contre le texte Sarkozy qui envisage seulement la répression, l'atteinte aux libertés individuelle ainsi que la stigmatisation des catégories de gens en situation difficile sans rien prévoir en matière de prévention". "Quand on additionne la loi Sarkozy, la loi Perben, le recul de la CMU (couverture maladie universelle), on s'aperçoit que le gouvernement s'en prend aux pauvres et porte atteinte à nos libertés", affirme Noël Mamère.

Quant au collectif national des gens du voyage, il réclame "la liberté d'aller et venir", la coordination nationale de sans-papiers "la régularisation", France Prostitution le droit pour les prostituées "traditionnelles de rester dans la rue".

En marge, plusieurs dizaines de militants anarchistes et d'extrême gauche, rassemblés dans un "collectif anti-sécuritaire" qui comprend notamment AC, Droits Devant, Sud-Education et la CNT, ont défilé séparément dans la capitale, passant par une rue parallèle, pour marquer leur opposition au projet de loi Sarkozy mais aussi au PS qu'il accuse d'avoir "préparé le terrain" aux lois sécuritaires selon Didier Touchard. Marchant sous le slogan "gauche plurielle = gauche poubelle" l'objectif visé était pourtant le même protester contre la politique de la droite en matière de sécurité. Certains anarchistes ont tenté de chasser des socialistes du cortège à coup d'oeufs et de tomates. Ainsi, Anne Hidalgo, première adjointe au maire de Paris, et Alain Geismar, conseiller de Bertrand Delanoë pour l'éducation et les cultes ont été bousculés par quelques militants échauffés.

Dans les autres villes françaises, la mobilisation était discrète 1000 personnes à Nantes, 300 à Rouen, 500 à Toulouse, une centaine à Strasbourg où le député socialiste Armand Jung a dénoncé "le risque réel d'atteintes aux libertés individuelles".

En tout cas, le peu de succès rencontré lors de cette manifestation ouvre un boulevard aux députés qui doivent examiner mardi, le projet de loi de Nicolas Sarkozy. Devant le peu de mobilisation, on se demande bien ce qui pourra empêcher les élus de durcir un peu plus le texte si du moins, ils le désirent.

Quant au ministre de l'intérieur, il était tout sourire reprenant ses arguments habituels : «Mon projet est approuvé par 80% des gens qui ont le Smic. Faut-il que ceux qui ont la durée de trajet la plus longue, ceux qui habitent les appartements les moins confortables, faut-il que ceux là de surcroît aient peur?»

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