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RELIGION
DISCOURS D’OUVERTURE Du Président de l’UOIF, Lhaj Thami BREZE
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Mercredi 23 avril 2003
Hamid Bellahcem
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"En mon nom personnel et au nom des membres du Conseil d’Administration de l’UOIF, je vous remercie toutes et tous d’être venus. Nous implorons Allah (swt), Le Clément et Le Miséricordieux, de faire de cette Rencontre une rencontre basée sur la fraternité et la modestie.
Je tiens à remercier :
• Le comité permanent d’organisation de la Rencontre annuelle,
• Les délégués locaux et régionaux de l’UOIF
• Les présidents d’associations et les imams pour leur mobilisation
• Les différents comités qui veillent au bon déroulement de cette rencontre.
Je tiens à remercier la Préfecture de la Seine Saint Denis, et les mairies du Bourget et de Dugny, qui nous autorisent chaque année de nous réunir.
Je remercie également nos chers hôtes qui sont venus de pays divers. Cette Rencontre est pour nous un espace ouvert dans lequel l’occasion est donnée à chacun d’entre nous d’approfondir sa compréhension de l’Islam et consolider sa fraternité, qui transcende l’origine ou le statut social.
Cette année, le thème que nous développons est « L’islam, d’une lecture à une pratique ». La lecture de l’islam que nous concevons, est celle qui comprend les textes sacrés dans leur cohérence et leurs finalités. De la pertinence de la lecture dépend la pratique. La pratique est soumise à des règles qui accordent une place à la dérogation. Il s’agit de tenir compte du contexte et de ses contraintes, de la réalité et de ses spécificités.
Les Musulmans de France sont appelés à faire émerger une lecture et arrêter les contours de la pratique. Cette approche est guidée par deux éléments forts : l’espace et le temps. En effet, ces Musulmans vivent un espace particulier : la France. Un espace teinté par une histoire, une culture et une conception du fait religieux. Une époque également. Notre monde aujourd’hui est envahi par une mondialisation qui tend à uniformiser et une sécularisation qui fait fi des traditions. Face à cela, l’Homme d’aujourd’hui se trouve dans la difficulté de maîtriser la marche de sa vie ; encore moins de la façonner.
Comment vivre sa spiritualité dans ce contexte ? La pratique religieuse musulmane peut-elle, ou doit-elle, s’adapter au contexte ? Si oui, selon quelles règles ?
Comment répondre aux difficultés que rencontrent les Musulmanes, et les Musulmans, dans leur pratique religieuse ? C’est à toutes ces questions, que nous tenterons de répondre.
Le souci majeur pour nous et de fournir aux musulmans la possibilité d’adapter leur religion au contexte, et vivre leur spiritualité en parfaite harmonie avec leur environnement
Chères Sœurs, Chers Frères, Mesdames et Messieurs, Chers hôtes,
Comme chaque année, nous essayons d’évoquer les principaux évènements que nous avons vécus depuis la dernière rencontre.
1èr évènement : Les élections législatives françaises
A l’occasion des élections législatives, l’UOIF a demandé aux Musulmans de se comporter en citoyens responsables, par la participation et par le vote utile. Elle a demandé de voter donc utilement et massivement pour barrer la route à l’extrémisme.
Le Conseil théologique Dar al Fatwa de l’UOIF a considéré la participation aux élections non seulement autorisée mais très recommandée. Car elle contribue au bien commun. Cette participation peut parfois devenir obligatoire. C’est le cas lorsque les Musulmans sentent que leur abstention peut profiter aux extrémistes et à ceux qui veulent instituer une société d’intolérance, d’exclusion ou de racisme.
2ème évènement : La Consultation
L’accord du 28 janvier 2000 de mise en place du processus de la Consultation à l’époque de Jean Pierre Chevènement, celui de la signature le 3 juillet 2001 de l’accord-cadre à l’époque de Daniel Vaillant, et celui du 20 décembre 2002 à Nainville Les Roches avec Nicolas Sarkozy, resteront des évènements qui marqueront l’histoire de la présence musulmane en France. Ces dates sont couronnées par les dates des élections du CFCM les 6 et 13 avril 2003.
Ces élections se sont déroulées dan un climat de fraternité et de sérénité. Trois parties sont sorties gagnantes de ces scrutins :
1- La participation qui a été élevée (88%). Ce qui veut dire que les responsables des lieux de cultes ont apprécié le travail élaboré par les membres de la Commission Organisation.
2- L’Islam. Pour la première fois de son histoire en France, il a trouvé son unité.
3- La République. Elle a apporté son concours au culte musulman pour qu’il trouve sa place à la table de la république. Il s’agit d’une volonté conjointe, de la part du culte musulman à s’insérer dans le cadre institutionnel républicain et laïc et la volonté de la République de traiter l’Islam sur le même pied d’égalité à l’instar des autres religions.
C’est un évènement historique qui permet à la présence de l’islam, dans ce pays, d’appréhender une phase nouvelle pleine de confiance, de sérénité, de responsabilité, et qui renforce la cohésion nationale et l’intérêt général.
Désormais, la République dispose d’un interlocuteur démocratiquement élu et officiellement reconnu.
Le scrutin n’est pas un aboutissement mais une étape nécessaire pour appréhender une nouvelle phase pour le culte musulman.
Le défi majeur reste la méthode avec laquelle le CFCM va travailler. Cette méthode doit s’appuyer sur la rigueur, l’efficacité, le dialogue, le débat, la concertation et la recherche de l’esprit consensuel. De plus, cela permettrait au CFCM de consolider sa légitimité.
Les accords de Nainville les Roches, que nous nous sommes engagés à respecter, prévoient que la première présidence soit confiée au Docteur Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris, et les deux vices présidences seront assurées par l’UOIF, en la personne de son SG M. Fouad Alaoui, et par la FNMF, en la personne de son Président M. Mohamed Bechari.
3ème évènement : l’agression contre l’Irak.
Le 18 avril 2003, l’UOIF a fait un communiqué dans lequel, elle a condamné une éventuelle agression contre l’Irak qui est de lourdes conséquences.
L’administration américaine n’a cessé d’affirmer, à travers ses déclarations, sa détermination à mener une guerre contre l’Irak en avançant des arguments ne faisant pas l’unanimité au sein de la communauté internationale.
En 1991, l’Irak a connu une destruction massive de ses infrastructures et depuis, il subit un embargo des plus meurtriers et des plus injustes qui a plongé sa population dans la famine, la pauvreté et le manque de soins et de médicaments.
Soucieuse des principes de paix et de justice, l’UOIF a salué la position responsable de la France, de son Président et son gouvernement, et l’a invité à s’y maintenir en refusant la logique de l’inéluctabilité de la guerre.
L’UOIF a souligné les dangers des conséquences de cette guerre qui risque sûrement de porter atteinte aux efforts de rapprochement, de dialogue et d’entente entre le monde musulman et le monde occidental, et qui privilégie les thèses du choc des civilisations.
Devant cette situation inquiétante, l’UOIF a invité les Musulmans de France à se mobiliser contre cette agression par tous les moyens légaux et à se joindre à toutes les bonnes volontés qui oeuvrent dans ce sens.
En solidarité avec le peuple irakien, l’UOIF a appelé les Musulmans de France à observer une journée de jeûne le lundi 24 février 2003 et à multiplier les invocations de détresse (Kounout) après chaque prière durant les jours qui viennent.
L’UOIF a exprimé sa très grande inquiétude face au choix de guerre insensible aux opinions publiques mondiales qui n’ont cessé de s’exprimer de façon massive.
Quand les forces américaines et britanniques ont décidé d’attaquer l’Irak le 20 mars 2003, l’UOIF a condamné cette agression et a demandé son arrêt immédiat.
Le 22 mars, une délégation de l’UOIF, composée de sa direction et des délégués locaux et régionaux, a participé à la manifestation du 22 mars, condamnant cette agression et demandant son arrêt immédiat. Cette agression a mis de côté la légalité internationale et a agi contrairement à toutes les chartes internationales, aux objectifs des nations unies et aux conventions internationales, et au droit international. Cette situation de l’unilatéralisme amplifie le phénomène de l’anti-américanisme et stimule l’idée de la nécessité de l’urgence de l’émergence de la multipolarité qui garantirait l’équilibre et la stabilité à notre planète (..Et si Dieu n’équilibrait pas les hommes, dans leurs rapports de force, des mosquées, des églises, des synagogues et des temples, où Dieu est constamment imploré, seraient démolis..) –Le Coran : Sourate le Pèlerinage, verset 39-
A nouveau, je vous remercie, Chères Sœurs, chers Frères, chers invités pour votre patience, votre compréhension et votre coopération, et par votre discipline, votre civilité et par votre exemplarité.
Soyez les bien venus parmi nous.
Source Le site de l'UOIF : http://www.uoif-online.com
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