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INSTITUTIONS
La déclaration des groupes politiques

Déclarations politiques du groupe CR remises à la présidence de l’Assemblée nationale le 25 juin 2002, en application de l’article 19 du Règlement de l’Assemblée nationale.

 Alain Bocquet - Président du groupe PC - Crédit A.N
2 juillet 2002

Rachid Halloui

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Groupe des députés communistes et républicains

Les circonstances politiques et sociales dans lesquelles s’ouvre la XIIe Législature, dans une Assemblée nationale dominée par une majorité de droite écrasante attachée à mettre en œuvre la politique ultralibérale préconisée par le MEDEF et les multinationales, confèrent au groupe communiste une importance toute particulière.

Les député-e-s communistes et républicains assumeront leur responsabilité pour faire entendre dans l’hémicycle la voix du monde du travail et de la création; la voix de ceux que frappent les bas salaires, le chômage, la précarité, la pauvreté et le racisme; la voix de ceux qui, dans la diversité de leurs convictions, fondent leur espérance dans la construction d’une véritable alternative sociale et démocratique à cette société.

A la crise économique et sociale qui affaiblit notre pays s’ajoutent les effets d’une crise institutionnelle et politique profonde qui signe l’échec d’un système.

Ces crises se nourrissent réciproquement. L’une et l’autre représentent des facteurs de difficultés accrues et quelquefois insurmontables pour les populations, des facteurs de ségrégation et de division profondes mais, également, d’affaiblissement du rôle joué par notre pays, en Europe et dans le monde, pour le rapprochement et l’amitié des peuples, pour une coopération approfondie et équitable, pour le désarmement et la paix.

C’est pourquoi les député-e-s communistes et républicains seront attentifs à peser, par leurs propositions, leurs interventions et leurs votes, chacune et chacun disposant librement de sa voix, en faveur de tout ce qui sera de nature à rassembler et à résister face aux projets de la haute finance.

Cela concerne d’abord la répartition et l’utilisation des richesses produites dans notre pays; l’orientation et l’impulsion données à l’économie et à la recherche, à une politique industrielle de l’Etat; la lutte pour l’emploi et contre les licenciements boursiers; la revalorisation du travail; la résorption de la précarité; la parité salariale et professionnelle femmes-hommes; la lutte contre le sexisme et toutes les discriminations; la promotion de la retraite par répartition avec 37,5 annuités de cotisation; la réforme du financement de la sécurité sociale s’appuyant sur les revenus du capital et favorisant l’emploi; la taxation des profits spéculatifs et la réforme du crédit bancaire en faveur des PME-PMI, du commerce et de l’artisanat; le contrôle de l’usage des fonds publics aux entreprises privées; la mise en place d’un système d’emploi et de formation garantis tout au long de la vie.

Cela concerne ensuite les entreprises et services publics qui doivent échapper à la logique du profit financier, a contrario des choix opérés par le gouvernement au sein de l’Union européenne. Ils doivent bénéficier de moyens pour développer l’égalité et la solidarité, des outils dynamisant l’aménagement équilibré du territoire, avec le développement des services publics, de proximité et une nouvelle ruralité, des droits nouveaux pour les salariés à partir des acquis et une réelle avancée de la démocratie au sein de l’entreprise. Ainsi, en s’appuyant sur les salariés dans les entreprises, les député-e-s communistes et républicains s’attacheront à améliorer la loi sur la réduction du temps de travail à 35 heures et à lui donner une application progressiste.

De la même façon, ils et elles se prononcent résolument contre toute privatisation et pour le développement des grands services publics nationaux dans les secteurs de l’énergie, des transports, des télécommunications, de la santé, de l’éducation, de la sécurité… Ils et elles proposent également d’étendre la responsabilité publique à de nouveaux domaines comme l’eau, le crédit, l’environnement…

Cela concerne aussi la justice sociale dont il est urgent qu’elle soit reconnue comme une priorité afin qu’elle réponde aux attentes de nos concitoyens, qu’elle bénéficie aux familles et aux retraités, qu’elle se traduise par la place redonnée au travail, par la revalorisation des pouvoirs d’achat et des salaires, par le relèvement des prestations familiales. Corollaire de la justice sociale, la justice fiscale passe par une réforme en profondeur de la fiscalité favorisant l’emploi et le financement des services publics.

Le système solidaire de retraite par répartition et le droit à la retraite à 60 ans constituent des acquis inaliénables : ils doivent être réaffirmés et confortés par des dispositions améliorant le statut et les revenus des retraités actuels, l’accès à la retraite sans attendre pour ceux qui totalisent 40 annuités, le financement des régimes de retraite par une réforme de la cotisation patronale.

Cela concerne encore des exigences profondément ressenties en matière de sécurité et de justice, d’égalité entre les citoyens quel que soit leur lieu de vie, d’accès aux soins, au logement, aux transports, à la culture, aux sports et aux loisirs; le respect de l’environnement et des territoires ruraux, l’amélioration du cadre de vie; la sécurité alimentaire.

Dans leur action à l’Assemblée nationale, les député-e-s communistes et républicains s’attacheront à faire entendre la volonté de la jeunesse d’en finir avec les discriminations, la précarité et la mal-vie, et à répondre à ses attentes légitimes en matière d’insertion par des emplois stables et justement rémunérés, la mise en place d’une allocation d’autonomie pour les 16-25 ans, la recherche pour tous de la réussite scolaire et d’une formation qualifiante.

A l’évidence, la mise en place de tels choix passe par l’instauration d’une nouvelle République, un développement sans précédent de la citoyenneté et de la démocratie, une profonde réforme de nos institutions qui permette enfin de revaloriser le rôle et la place du Parlement – réforme incluant la proportionnelle et l’extension du droit de vote aux élections locales à tous les résidents étrangers –, une conception et une pratique renouvelées de l’action politique, la transparence des décisions et l’intervention des citoyens dans leur élaboration comme dans le suivi de leur application concrète, à tous les échelons de la vie publique.

Les député-e-s communistes et républicains agiront pour donner une autre orientation à l’Europe : une Europe qui soit sociale, démocratique et citoyenne, œuvrant pour une alternative de développement solidaire, écologique et pacifique planétaire. Une telle visée exige la remise en cause du pacte de stabilité par la renégociation des traités européens et par la mise en place d’une politique source de progrès social pour les peuples de l’Europe élargie. Au plan mondial, elle suppose le refus de la marchandisation de tous les aspects de la société et la mise en œuvre des moyens – par exemple l’application d’une taxe Tobin – permettant un développement harmonieux, juste et durable de la planète; la protection et la valorisation de ses ressources, l’action contre les grands fléaux du sous-développement, de la faim, du SIDA, trouveront prioritairement place au cœur des réflexions et des combats du groupe des député-e-s communistes et républicains.

Élu-e-s de la République, refusant les difficultés et les souffrances qui demeurent malheureusement celles de beaucoup de nos concitoyens, porteurs et porteuses de leurs réflexions et de leurs espoirs, les député-e-s communistes et républicains agiront au service et à l’écoute de toutes et de tous.

Ils ou elles refuseront de soumettre les capacités de la France et de son peuple, les aspirations de nos concitoyens et de la jeunesse, à la domination absolue de l’argent et de la finance. Ils et elles auront la volonté de définir, avec l’ensemble du mouvement social, des forces de gauche et des forces de progrès, un projet de transformation sociale mettant l’être humain, et le respect de sa dignité, au cœur des principes et des choix de l’action politique.

La diversité des sensibilités constitutives aujourd’hui de leur groupe, dans le respect des options individuelles – ainsi de l’adhésion d’un député de l’Aisne du mouvement de la gauche républicaine –, est une richesse mise au service de ce projet. Les député-e-s communistes et républicains signataires de la présente déclaration mettent leur mandat au service de tous ceux qui ne se résignent pas. Ils et elles entendent faire vivre le libre débat afin de favoriser la recherche des moyens de l’unité et d’efficacité de l’action du groupe en faveur d’un changement de société, au service de notre peuple.



Source Assemblée Nationale .

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