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Jeudi 4 décembre 2003
Rachid.B
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"J'y pensais et j'ai fini par le faire" a expliqué simplement Armin Meiwes à la cour. Le crâne dégarni et tout de noir vêtu, il réfute toute motivation sexuelle dans son acte : "Je ne voulais pas de relations sexuelles avec le partenaire que j'avais prévu d'abattre. Ca n'avait rien à voir".
L'accusé est longuement revenu sur sa rencontre avec Bernd Juergen Brandes, un ingénieur de son âge recruté via Internet. D'un commun accord, les deux hommes décident de couper le pénis de Brandes, de le cuire et de le " déguster " devant une caméra vidéo.
Pour y parvenir, la victime avale des somnifères, boit une demi bouteille d'alcool. Mais Brandes perd beaucoup de sang et décide de prendre un bain pendant qu'Armin regarde un film de Walt Disney. Puis la victime perd connaissance raconte Armin. Alors, " je l'ai embrassé avant de le tuer de plusieurs coups de couteaux " explique-t-il.
" Et vous l'avez immédiatement dépecé ", relève Marcus Koehler le procureur.
" Je l'ai pendu par les pieds, éviscéré. J'ai découpé quelque 30 kilos de viande, les meilleurs morceaux ont été conservés dans mon congélateur " le tout sous l'œil de la caméra répond-il. Les morceaux jugés impropres à la consommation ont été enterrés dans son jardin.
Pour ce fait, le cannibale est poursuivi également pour "atteinte à la dignité des morts".
"Vous avez profité des forts troubles de la personnalité" de la victime s'indigne le procureur. Une accusation que ne supporte pas l'accusé.
"Mon souvenir de lui s'est renforcé à chaque fois que je mangeais un morceau de viande ".
Depuis, " J'ai son visage constamment devant moi, c'est pour moi l'expression d'une relation de bons camarades " ajoute-t-il. " Je voulais un ami qui ne me quitterait plus jamais " précise-t-il encore.
Un frère imaginaire
Interrogé par la Cour au sujet de son besoin de manger de la chair humaine, Armin Meiwes précise que dès l'âge de 8 ans, il pensait déjà à "abattre et à manger" ses petits camarades de classe sur lesquels il " fantasmait "
L'accusé qui vivait seul avec sa mère se sent totalement " abandonné ". Quand cette dernière décède en 1999, son mal-être s'agrandit. Pour combler un " vide immense ", il s'invente un jeune frère qu'il appelle " Francky ", qu'il imagine " blond et svelte " et qui le " stimule sexuellement ".
Peu à peu, ce frère imaginaire ne le contente plus. Selon Armin, c'est à partir de ce moment que ses fantasmes de cannibalisme sont nés, une sorte de besoin " d'incorporer totalement " le corps de Francky. "Je me suis dit:, ça ne suffit plus. Je me suis imaginé que celui qui devait être avec moi ne devrait plus me quitter" a-t-il expliqué.
Devenu accroc de chair humaine, il passe plusieurs annonces sur Internet où il ne cache pas ses intentions. "Il y a des milliers de gens qui cherchent et veulent se faire bouffer" affirme-t-il.
Cinq hommes répondent par l'affirmative à son invitation mais au dernier moment, ils ne s'y rendent pas ; tel Juergen qui reviendra sur sa décision après l'avertissement de son hôte : "Si tu viens, il faut t'attendre à ce que ce soit la dernière fois que tu viens chez moi".
Toujours très souriant, le cannibale explique également que malgré son envie, il n'est pas prêt à manger n'importe qui, il faut que les personnes intéressées soient à son " goût ". Pour preuve, il souligne qu'il a écarté quelques candidatures au prétexte que certains étaient trop gros ou pas assez sympathique. Après la mort de Brandes, l'accusé a passé d'autres annonces et en juillet 2001, un étudiant autrichien en lisant son contenu alerte la police allemande permettant l'interpellation d'Armin Meiwes. Accusé de " meurtre par plaisir sexuel" le cannibale encourt une peine de 15 ans de réclusion criminelle. Son procès doit se poursuivre jusqu'à la fin du mois de janvier.
Pour aller plus loin :
Les petites annonces d'Armin Meiwes sont encore consultables en allemand à l'adresse suivante :
http://www.jamesr.net/cannibal/
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