Ses paroles pourront être jugées provocantes pour certains, méprisantes pour d'autres et
c'est leur droit.
Toutefois, il convient toujours de se méfier à priori, de propos rapportés
sans tenir compte du
contexte dans lequel ils ont été dits, et en méconnaissant la personnalité de celui qui les
a prononcés.
Ainsi, si lors de ma lecture du Coran, je ne tiens pas compte de certains paramètres
que vais-je lire?
Personne n'ignore plus
que nous pouvons trouver dans notre Livre, des passages qui ne sont rien d'autres que de
véritables appels
à la haine contre les "mécréants", les "infidèles" et les "idôlatres" :
Sourate V, verset 56 : «O croyants ! Ne prenez point pour amis les juifs
et les chrétiens ; ils sont amis les uns des autres.
Celui qui les prendra pour amis finira par leur ressembler,
et Dieu ne sera point le guide des pervers.»
Sourate IX, verset 5 : «Les mois sacrés expirés, tuez les idolâtres partout
où vous les trouverez, faites-les prisonniers (...)
Sourate XLVII, verset 4 : «Quand vous rencontrerez les infidèles,
tuez-les jusqu'à en faire un grand carnage, et serrez les entraves des
captifs que vous aurez faits.»
Ces exhortations verbales existent bien dans le Coran et pour le coup et à première vue,
elles peuvent apparaître
comme de véritables
"provocations à la discrimination, à la haine ou à la violence" ou comme des
"injures envers un groupe de personnes en raison de leur appartenance
à une religion déterminée" dans le cas présent, tout ce qui n'est pas l'islam.
Face à de tels propos quelle attitude doivent adopter les Juifs, les Chrétiens, les infidèles
et autres mécréants?
- soit condamner comme un seul homme et demander à
la justice d'interdire le Coran sans autre forme de procès,
- soit tenter d'expliquer les versets en question, en les replaçant
dans leur contexte.
D'ailleurs je suis certain que certains musulmans sont déjà prêts à me reprocher de n'avoir
cité qu'une partie du verset, de ne pas avoir tenu compte des circonstances ...
et ils auraient raison tant il est exact que la compréhension d'un texte
ou d'une parole surtout dans un Livre
religieux interdit toute lecture superficielle, et demande d'autres recherches comme
l'étude des métaphores,
celle du contexte historique, plus généralement, tout ce qui est indispensable à une honnête
compréhension.
Et n'en déplaise à quelques-uns, il en va de même des propos tenus par Houellebecq.
Il aurait fallu avant de s'emporter, de demander réparation,
connaître les circonstances dans lesquelles ces déclarations ont été faites et les replacer
dans le raisonnement intellectuel de l'écrivain, et sans méconnaître également sa
personnalité.
Mais j'entends encore d'autres musulmans me dirent que le Coran est une parole sacrée,
puisque émanant de Dieu
et que de ce fait, elle n'a besoin d'aucune étude d'aucune sorte et qu'
elle ne peut faire l'objet d'aucune interprétation.
Alors dans ce cas,
je me contenterais de faire remarquer simplement qu'une lecture superficielle et figée,
montrent que
le Coran emploi parfois des mots violents et qu'il cautionne le recours
à la violence physique contre les non-musulmans. Une telle violence à priori, peut
légitimement poser quelques problèmes et entraîner de nombreuses peurs
et tout un chacun peut parfaitement ne pas y adhérer
et le dire également avec la même violence.
Les propos de l'auteur de Plateforme tiennent plus de la méconnaissance que du désir de nuire.
Il aurait été certainement plus profitable d'exiger du mensuel Lire, qu'il mette face à face
les musulmans et l'écrivain.
Je pense qu'il est vraiment nécessaire de débattre pour mieux se comprendre
mais cela doit se faire dans un esprit de tolérance réciproque et en bannissant
de part et d'autre tout propos méprisants et
que les musulmans acceptent tout comme Michel Houellebecque d'ailleurs,
l'examen critique.
Toute religion vaut bien un vaste débat et il sera passionnant et digne dans la mesure ou
tant les athées
que les croyants, n'imposeront autoritairement ni leur vue, ni leur pensée.