Depuis 15 ans, Yucef n'avait plus d'existence légale en France.
En 1966, il a quatre ans lorsqu'il arrive d'Algérie avec sa famille.
Il passe son enfance en Isère puis s'installe dans la région lyonnaise.
En 1983, suite à un braquage, il est condamné à cinq ans de prison. Libéré en 1987, le ministre de l'intérieur signe son arrêté d'expulsion.
Dès lors, il se réfugie dans la clandestinité. Il sera expulsé par deux fois en 1988 et en 1990; mais à chaque fois, il reviendra en France, "dans son pays" où résident non seulement la femme avec qui il vit depuis dix ans mais aussi ses deux enfants.
Si M. Ayadi a reconstruit sa vie il reste sans papier, sans carte de travail, ni sécurité sociale,
et n'a aucune existence sociale.
Lorsqu'il entend les déclarations de Nicolas Sarkozy, cet homme qui a épuisé tous les recours
juridiques possibles, le prend au mot et décide de se rendre.
Lundi 18 novembre accompagné par sa compagne, ses deux enfants et par des militants associatifs,
il se rend à l'hôtel de police de Lyon. Placé en garde à vue, il obtiendra en quelques heures,
la décision qu'il espérait. Yucef retrouve une existence légale et obtient du ministère
de l'intérieur, une assignation à résidence avec une autorisation de travail.
Ayadi en ressortant a retrouvé son sourire. Hier, il était vraiment libre!
Bernard Bolze, se disait très satisfait de cette décision.
Pour l'animateur de la campagne nationale contre la double peine,
«C'est une victoire, qui montre que les choses avancent».
Mais le combat n'est pas terminé pour autant car il reste maintenant
«à aller au-delà de ces cas individuels, c'est-à-dire changer la loi sur la double peine»
a-t-il déclaré au journal Libération.