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LE CENTRE DE SANGATTE
Un vaste entrepôt perdu au milieu des champs.

Tout commence pendant la guerre du Kosovo, des dizaines d’hommes et de femmes quittent un pays ravagé et arrivent en France. Sans logis, ces familles clandestines traînent dans les rues, dorment dans les jardins publics, sur les bancs de Calais et des villages environnants en attendant de passer en Angleterre pour y rejoindre leurs familles. A la demande du ministère de l’intérieur, le centre de Sangatte est ouvert le 24 septembre 1999.


Vendredi 24 mai 2002

Hamid Bellahcem


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C’est le tunnel sous la Manche qui attire ces clandestins car il est un moyen d’accès facile pour parvenir à rejoindre la Grande Bretagne.

 

Situé à une centaine de mètres d'un petit village où vivent quelques 800 Les réfugiés de Sangatte© Fidès personnes, à 8 kilomètres de Calais et à 2 kilomètres du tunnel sous la Manche, ce centre d'accueil temporaire peut accueillir environ 800 personnes. Simple hangar en tôle de 25000 M2, il appartenait à Eurotunnel et servait au stockage du matériel français pendant les travaux de construction du tunnel sous la Manche. Ce centre est géré par la Croix Rouge et financé par le ministère de l’emploi et de la solidarité. On y sert des repas chauds trois fois par jour, des vêtements sont également distribués et des soins médicaux sont dispensés à ceux qui en ont besoin.

Aujourd’hui, les familles kossovars ont été remplacés par des Irakiens, des Iraniens, des Kurdes et des Afghans et tous ont un point commun : ils fuient la misère, la guerre et l’oppression. Ils ne sont plus quelques dizaines mais plus de 1500 à être accueillis dans le centre. Le nombre de clandestins ayant transité par le centre est estimé à plus de 35 000 et plus de 120 nationalités s’y sont croisées.

C’est le tunnel sous la Manche qui attire ces clandestins car il est un moyen d’accès facile pour parvenir à rejoindre la Grande Bretagne.
Ce pays est fortement attractif pour les clandestins : d’une part, il n’y a pas de contrôle d’identité, (la carte d’identité étant inconnue) et d’autre part, même si un demandeur d’asile ne peut travailler qu'au bout de 6 mois de présence, rien ne les empêchent de travailler au noir puisque les employeurs de clandestins n'encourent aucune sanction. Ensuite, l’étude de sa demande prendra au moins trois ans et enfin, les chiffres leur sont favorables puisque seulement 1 immigré sur 40 sera finalement expulsé.

Alors les clandestins s’entassent dans ce centre d’hébergement en attendant de pouvoir grimper dans un train afin de gagner leur Terre Promise. Le bouche à oreille a bien fonctionné et chaque émigrant sait qu’après un long voyage, il trouvera un point de chute tout près de la frontière. Ils savent également qu’ils ne pourront pas être expulsés en raison de la situation politique de leur pays. Donc, ils arrivent de plus en plus nombreux au centre de Sangatte.

Quelques CRS surveillent les abords du centre mais ils sont juste là pour intervenir en cas de bagarre et elles sont nombreuses. Des compagnies de sécurité privée surveillent le port et le tunnel mais ils n’ont pas de pouvoirs de police.

Ce camp géré par la Croix Rouge qui fonctionne pour l’essentiel grâce aux bénévoles de la région est un simple lieu d’hébergement et sa mission est exclusivement humanitaire: prise en charge des réfugiés, hébergement, nourriture et soin. De ce fait, les réfugiés sont libres de leurs mouvements. C’est pourquoi en fin d’après-midi, un étrange rituel se répète : des groupes se forment et commencent leur marche le long des routes, ils grimpent dans des camions, tentent de pénétrer dans le terminal d’Eurotunnel ou dans celui de la SNCF et le matin, ils sont nombreux à être ramenés par la police. Quelques-uns parmi eux parviendront malgré tout à destination : 13.000 en un an selon certains et le seul espoir qu'il leur reste est demain d'être parmi ceux-là.

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