Plusieurs raisons sont à l’origine de ce malaise intense:
En premier lieu, une forte présence. Les réfugiés sont deux fois plus nombreux que la population environnante et elle ne peut qu’en constater l’augmentation.
Leur déplacement journalier en groupe compact et nombreux ne contribuent nullement à les rassurer. “Ils traversent des champs et coupent des clôtures pour faciliter leurs
déplacements” fait remarqué le Maire de Sangatte. On signale également, des intrusions dans des propriétés privées.
Les villageois sont conscients de la « vie de misère » de ces étrangers, mais leur installation précaire et prôche du petit bourg entraîne des désagréments auxquels cette population n’était nullement habituée. Ils ne supportent plus les insultes, les “beuveries sur la
plage”. Cette petite station balnéaire connaît également une baisse de fréquentation qui entraînent nécessairement des répercussions économiques sur le petit commerce local.
En second lieu, dans le camps, les bagarres continuelles, les conflits de territoire, les forces de police toujours présentes dans ce centre à peine distant d’une centaine de
mètre du village accélèrent le sentiment de rejet d’une population qui n'aspire qu'à retrouver son calme d’autrefois.
Sans compter que le grand voyage pour l'Angleterre alimente une économie
souterraine. Une mafia s'est développée et pour passer, maintenant il faut payer.
Certains habitants prétendent que cette mafia fait régner sa loi au centre de la
Croix-Rouge. Il est d'ailleurs exact que les réglements de compte mafieux sont de plus en plus
fréquents.
Et les rumeurs s’accélèrent : des terroristes utiliseraient ces réseaux pour entrer
clandestinement en France. Même si l'ex-ministère de l'Intérieur affirmait que cela était peu
probable, les habitants n’y croyaient guère surtout que depuis l’ouverture du centre
aucun responsable gouvernemental n’a daigné jamais se rendre sur les lieux. Nicolas Sarkozy
est le premier ministre à s’être déplacé ici.
Alors, au village, la population n’en peut plus.
Un site internet a même été créé : "SOS Sangatte". Une pétition a circulé pour obtenir la
fermeture du centre. Plus de 1110 personnes l’ont signée ce qui n’est pas mal pour un
village de 800 habitants.
Aujourd’hui, tout le monde vit dans l’attente que “tout explose”.
Le 21 avril dernier, Jean-Marie Le Pen a obtenu dans ce département du Pas-de-Calais
des scores très importants.
Ici l'étranger fait peur, même quand il n'est que de passage, et surtout quand ce
passage devient de plus en plus long. Alors même si les réfugiés de Sangatte donnent une
mauvaise image des clandestins, fermer le centre ne sera pas suffisant et ne résoudra
pas le mal-être des habitants du petit bourg.
Fermer le centre ne ferait que remettre dans la rue des centaines de réfugiés qui ne feront qu'errer dans le petit village ce qui ne contribuera nullement au retour de la
tranquillité d’autrefois et encore moins à diminuer le sentiment d’insécurité ressenti
par toute une population.