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LE CENTRE DE SANGATTE
Nouvelle occupation de salle à Calais

Une deuxième opération d'occupation de salle a été lancée par les associations de défense des droits des étrangers. Elles en ont été expulsées par la police dès vendredi soir.

Fidès
Vendredi 8 novembre 2002

Var Idrissa

Mis en ligne le : 13/11/2002

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Pierre Henry
 
"A Sangatte, on voit depuis trois jours les premiers effets d'une politique qui, si elle n'y prend pas garde, va aboutir à la négation des droits des demandeurs"

 

Le "collectif de résistance" qui regroupe entre autre la LDH, La Belle étoile, le Gisti, Terre d'Asile ainsi que les Verts avait prévenu le ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy : l'occupation du gymnase de Calais ne restera pas une action isolée.

Intervention des forces de police

Alors que les refoulés de Sangatte avaient évacué dès vendredi matin, le gymnase situé dans le nord de la ville, les associations de défense des droits des étrangers ont occupé avec une vingtaine de migrants, une autre salle de sport, mais cette fois-ci dans le sud de Calais. Ils en ont été expulsé dès vendredi soir par les forces de police. Jacky Hénin, le maire de Calais avait donné son accord à cette évacuation tout en réclamant que le ministre de l'intérieur reçoivent les élus du nord concernés par la fermeture de Sangatte. Ce dernier réclame instamment "la réouverture rapide du centre de Sangatte pour traiter de façon adéquate la situation de ces gens, sans gîte et sans nourriture depuis trois jours". Selon des témoins, les migrants sont sortis sans opposer de résistance alors que les militants associatifs ont du être traîné à l'extérieur de la salle.

Outre la fermeture du centre, ces associations dénoncent la création d'une nouvelle catégorie d'étrangers juridiquement non expulsables mais faisant malgré tout l'objet d'APRF (arrêtés préfectoraux de reconduite à la frontière). Selon la préfecture du Nord Pas-de-Calais, sur les 750 personnes interpellées depuis mardi, une centaine sont sous le coup d'un arrêté d'expulsion. Pour les juristes présents, ces arrêtés ne sont pas valables. Ils ne sont délivrés en principe, qu'après un refus de titre de séjour alors que la plupart des étrangers n'ont même pas déposé de demande d'asile. Selon la LDH, onze irakiens seraient aujourd'hui sous le coup d'une APRF à destination de l'Irak. Pour Farid Messaoudi, le spécialiste de ces questions à la LDH : "Outre le fait que ces documents n'ont aucune valeur légale, puisqu'il n'y a pas de liaison avec Bagdad, il s'agit d'une violation flagrante de la convention européenne des droits de l'homme".
Mais pour le préfet, Cyril Schott, reste que ces arrêtés seront un jour applicables. "J'ai un message dissuasif à faire passer envers les passeurs." a-t-il expliqué avant de constater que la fermeté est payante puisque dans la région nord, "les flux ont déjà diminué".

Pour Pierre Henry, le Président de Terre d'asile, cette situation est inadmissible. "A Sangatte, on voit depuis trois jours les premiers effets d'une politique qui, si elle n'y prend pas garde, va aboutir à la négation des droits des demandeurs" a-t-il déclaré.

En attendant qu'une solution soit trouvée, les réfugiés sont hébergés dans l'église Saint-Pierre Saint-Paul actuellement fermée pour cause de travaux. La municipalité propriétaire de ces bâtiments a décidé de les mettre provisoirement, à disposition des associations humanitaires.

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