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LE CENTRE DE SANGATTE
Sangatte : la polémique enfle

Le moins que l'on puisse dire, c'est que la fermeture du centre de Sangatte ne passe pas inaperçue. D'un côté, le préfet, représentant de l'état se veut rassurant et de l'autre associations et élus locaux pointent du doigt, le mauvais traitement de ce dossier par le ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy.

Fidès
Samedi 9 novembre 2002

Var Idrissa

Mis en ligne le : 13/11/2002

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Ministère de l'intérieur
 
"L'attitude consistant à ramasser des migrants pour les rassembler dans une salle municipale, par surprise, sans consulter le maire, c'est une manipulation"

 

L'opération porte ses fruits

Pour le préfet Cyrille Schott qui a passé son week-end à rencontrer migrants et associations, il campe fermement sur sa position : il n'est pas question d'ouvrir un second Sangatte.
"Conformément à mes engagements, le transport et l'hébergement de 54 personnes dès vendredi soir, et d'une dizaine d'autres samedi matin, ont été organisés grâce à la cellule de coordination qui fonctionne 24 heures sur 24 à la préfecture", a-t-il déclaré samedi lors d'une conférence de presse.
Ce dernier a cependant refusé de préciser la localisation géographique de ces centres pour éviter selon lui "que ces gens ne soient sous la pression des médias".
Evoquant l'expulsion vendredi par la police du petit groupe occupant une autre salle à Calais, le préfet a rappelé qu'il n'était pas question d'ouvrir un nouveau centre :
"Notre pays respecte le droit d'asile. Dès lors, l'occupation sauvage de tel ou tel lieu est inutile et relève de la manipulation", a-t-il souligné avant de préciser que la fermeté dans le traitement de ce dossier avait porté ses fruits puisque l'on constate moins de flux d'arrivants. "Nous sommes persuadés qu'il y a moins de gens aujourd'hui dehors que lorsque les portes de Sangatte étaient encore ouvertes. Nous voyons depuis quatre jours le nombre des interpellations baisser dans tous le Calaisis". A titre d'exemple, le préfet a indiqué que "dans la nuit de vendredi à samedi, 83 personnes ont été interpellées dans le Calaisis, contre 368 le 26 juin".
Quant au sous- préfet, Michel Heuzé, il a souligné que la fermeté restait la seule solution : "Cette fermeté a un but majeur: contrarier les circuits mafieux et le marché des passeurs. Le marché, c'est la présence de ces gens qui errent dans les rues. Si on les décourage, si on les éloigne, il n'y aura plus de marché", a-t-il conclu.
Mais ces déclarations et positions "fermes" et tranchées sont loin de faire l'unanimité.

Une politique autoritaire

Pour le maire communiste de Calais, Jacky Hénin la fermeture de Sangatte créée une "situation intolérable". Dans un communiqué, cet élu local estime que "la situation humanitaire de nombreux réfugiés actuellement livrés à eux-mêmes, à la rue, sans perspectives à court et moyen terme, risque très rapidement de dégénérer".

Quant à la Ligue des droits de l'Homme, elle dénonce la politique autoritaire de Nicolas Sarkozy "le drame que vivent les réfugiés à Calais et dans la région marque l'échec de la politique décidée et mise en oeuvre par le ministère de l'Intérieur. Plusieurs centaines de personnes errent dans la région dans le dénuement le plus complet, pourchassées par les forces de l'ordre, assiégées par celles-ci dans le seul lieu d'accueil qui leur a été ouvert et empêchées d'exercer les recours légaux qu'elles pourraient intenter".
La LDH estime en outre, que le ministre de l'intérieur "en est réduit à utiliser de nouveau les expédients juridiques qu'il avait déjà appliqués cet été: arrestations et décisions de reconduite à la frontière, y compris à destination de l'Irak".
Le gouvernement entend-il "prendre la responsabilité de mettre ainsi sciemment en danger la vie de ces réfugiés?" interroge cette association membre du Collectif qui a organisé l'occupation des salles de sport à Calais avant de déplorer l'attitude autoritaire qui consistent à empêcher aux organisations humanitaires, l'accès à Sangatte :
"A Sangatte même, les associations, en particulier la Ligue des droits de l'Homme, sont interdites de séjour et nul ne sait le sort des réfugiés qui y sont encore" regrette la LDH.

Quant à Nicolas Sarkozy, il dénonce "la manipulation" et la position "irresponsable" de la LDH :
"L'attitude consistant à ramasser des migrants pour les rassembler dans une salle municipale, par surprise, sans consulter le maire, c'est une manipulation" a-t-il souligné dans un communiqué publié vendredi soir.

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