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LE CENTRE DE SANGATTE
Le prix à payer

Depuis un certain temps, les familles se font rares au centre de Sangatte. On y trouve surtout des jeunes âgés en moyenne de 24 ans. De jeunes mineurs de plus en plus nombreux font aussi leur apparition. La raison essentielle de ce changement de profil est que le passage en Angleterre, organisé par des professionnels pour un peu plus de 1000 euros devient un pari de plus en plus risqué et difficile.


Vendredi 24 mai 2002

Hamid Bellahcem


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Les nouveaux arrivés qui sont plus jeunes sont organisés comme de véritables petites armées.

 

Les trois points de passage principaux ont été sécurisés et il est de plus en plus compliqué de trouver une faille permettant de passer au travers du dispositif de sécurité. Ainsi, le port de Calais qui fut le premier point de passage est sécurisé depuis l’année 2000.

Près de 400 hommes supplémentaires (CRS et gendarmes mobiles) ont été affectés à sa surveillance. Il a donc été délaissé au profit du tunnel sous la manche. Mais en juillet, Eurotunnel publie ses résultats et impute aux clandestins, les retards pris par les trains. Le coût annoncé est lourd : 150 millions de francs. La société décrète alors “la tolérance zéro”. Alors, depuis juillet 2001, les mesures de sécurité ont été renforcées : maîtres-chiens, vidéosurveillance, barbelés.

L’autre point de passage, qui est la zone fret SNCF de Calais-Fréthun, a mis en place elle aussi, il y a deux mois un système anti-intrusion. La sécurité du site est dorénavant assurée par des agents de la surveillance générale de la SNCF, 60 gendarmes et une vingtaine d'agents de sécurité privés.
Alors les candisats au voyage expérimentent aujourd’hui d’autres stratégies cherchant à découvrir d’autres points de passage comme les ports industriels de Dunkerque ou de Boulogne. Cependant, le danger est bien réel car pour passer de l’autre côté, les réfugiés n’hésitent pas à prendre des risques, à s'accrocher aux wagons, à sauter sur leurs toits ou à se glisser sous les rames.

Certains y laissent leur vie : écrasés, électrocutés... Plus de 10 personnes ont déjà trouvé la mort depuis l'ouverture du centre en tentant de passer clandestinement en Grande Bretagne. Ceux qui ont encore les moyens de payer essaient de passer par bateaux.

Les nouveaux arrivés qui sont plus jeunes sont organisés comme de véritables petites armées. Le soir venu, ils sont toujours des centaines à tenter leur chance, recommençant le lendemain s’ils échouent mais toujours motivés par l’espérance que cela marche quelquefois. Le nombre d'hébergés toujours croissant facilite parfois les choses ainsi, le 10 mai ce sont près de 300 candestins qui prennent d’assaut le dépôt de fret de Frethun pour tenter un passage en force. L’objectif est de grimper à bord des trains de marchandises à destination de l’Angleterre. Devant leur nombre et les jets de pierre, le personnel de surveillance de la SNCF se replie et les laissent partir. Certains seront arrêtés par la police anglaise et ramenés au centre.

Après un long, dur et périlleux voyage, ils restent prêts à tout pour y parvenir et le danger ne les décourage jamais. Ils n’ont plus peur de rien car ils n’ont en fait, plus rien à perdre.

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