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LE CENTRE DE SANGATTE
Pas de fermeture immédiate de Sangatte

Le centre ne sera pas fermé tant que "des solutions durables" ne seront pas trouvées, a déclaré, jeudi 23 mai, le ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy.

Nicolas Sarkozy à Sangatte ©Fidès
Vendredi 24 mai 2002

Hamid Bellahcem


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Selon Monsieur Sarkozy, l’afflux des réfugiés dans le Pas-de-Calais s’explique en partie par les différentes législations appliquées en Grande Bretagne et en France.

 

Le centre ne sera pas fermé tant que "des solutions durables" ne seront pas trouvées, a déclaré, jeudi 23 mai, le ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy.

Si le ministre a déclaré comprendre “l'exaspération des habitants et des élus", il a néanmoins tenté d’expliquer toute la difficulté de ce dossier : "Ce n'est pas parce qu'on ferme le centre qu'on supprime la question des réfugiés”. "Dans l'intérêt de ces personnes, qui doivent être traitées dans la dignité, Sangatte n'a pas vocation à être pérennisé, mais sa fermeture ne peut être un préalable." a-t-il dit.
Il faut donc "rendre inutile l'arrivée de ces réfugiés jusqu'à Calais". Selon Monsieur Sarkozy, l’afflux des réfugiés dans le Pas-de-Calais s’explique en partie par les différentes législations appliquées en Grande Bretagne et en France.

Premier ministre à se rendre sur place pour "prendre la mesure des problèmes" Nicolas Sarkozy devrait rencontrer son homologue britannique en juin prochain et la discussion ne sera pas facile.
Elle sera même délicate puisque la Grande-Bretagne réclame de nouveau la fermeture définitive du camp de réfugiés de Sangatte et qu’elle n’accepte pas toujours les accords européens adoptés.
En effet, d’un côté, l’Angleterre refuse d’appliquer les accords de Schengen et maintient donc les contrôles à ses frontières, ce qui empêche les demandeurs d'asile de traverser la Manche. Mais de l'autre, elle accepte les accords de Dublin car cela lui permet de refouler les clandestins qui arrivent sur son sol.

Nicolas Sarkozy va donc devoir convaincre la Grande Bretagne de souscrire aux accords de Schengen et la persuader d’abandonner une législation ambigüe sur l’immigration qui ne fait qu’attirer les plus démunis.

S’il est certain qu’il faudra parvenir à terme à une harmonisation des législations des pays de l’union européenne, cela sera-t-il suffisant pour mettre un terme à l’immigration clandestine?
C’est très difficile à affirmer en l’état car même en durcissant la législation, l’Europe n’en continuera pas moins à exercer un véritable attrait sur des populations de l’Est ou du Sud qui connaissent des conditions de vie bien difficiles.
Les seules réponses durables à ce problème seraient sans doute que l'Europe contribue plus largement qu’elle ne le fait aujourd’hui, au développement des régions défavorisées. Mais en tout état de cause, cela ne peut porter ses fruits qu’à long terme.

Alors dans l’immédiat, le problème du centre de Sangatte reste entier et le ministre n'a manqué de courage pour l'affirmer. Il est capital effectivement de traiter le problème local mais fermer ce camp, cela équivaut à remettre plusieurs centaines de clandestins dans la rue. Sans toit et dans le plus total dénuement, ils ne feront qu’errer dans les villages avoisinants en attendant de pouvoir passer de l’autre côté.
Cela ne fera donc que déplacer le problème hors du centre d'hébergement mais pour autant rien ne sera réglé.
Mais et c’est là tout le paradoxe de Sangatte, le maintenir ouvert ou en ouvrir un autre posent aussi de réels problèmes qu’il faut bien reconnaître: attirer des populations dont on sait qu'elles parviendront de moins en moins à passer en Grande Bretagne est irresponsable. Surtout lorsque l'on sait que les réfugiés de Sangatte sont livrés aux mains d'une véritable mafia de passeurs qui ne font qu’accroître leur pauvreté et leur misère en les laissant s’entasser sans espoir, dans un centre devenu trop exigu. Car pour passer il faut payer cher mais sans aucune garanti et au bout de plusieurs tentatives infractueuses, les clandestins se retrouvent complètement désargentés et souvent condamnés à rester dans un centre où régne la loi du plus fort.

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