Jeudi soir, des refoulés du centre de Sangatte ont été pris
en charge par un "collectif de
résistance"
regroupant plusieurs associations (la LDH, La Belle étoile, la LDH, le Gisti)
ainsi que les Verts.
Ils ont trouvé refuge dans un gymnase de la
ville de Calais.
Des nouvelles solutions d'hébergement
"Nous avons décidé d'occuper un lieu public pour reloger ces gens, transis de froid
et déboussolés, qui n'ont même plus la ressource de pouvoir passer la nuit
au centre de la Croix-Rouge" a déclaré Joël Loeuilleux, membre de la Ligue
des droits de l'homme.
Quant au maire PCF de Calais, Jacky Hénin qui s'est transporté sur les lieux,
il s'est dit "choqué" par la situation de ces
réfugiés et a déclaré
qu'il prenait "acte de l'occupation de cette salle municipale" tout en assurant
qu'il ne demanderait pas son évacuation par les forces publiques.
"La fermeture du centre est une gesticulation médiatique qui ne règlera en rien
le problème de l'afflux des réfugiés. Mais l'occupation de cette salle est aussi,
d'une certaine manière, une gesticulation médiatique.
C'est pourquoi je n'ai pas l'intention de demander une évacuation qui lui donnerait
un plus grand retentissement" a-t-il précisé aux journalistes.
M.Hénin a également qualifié "d'hérésie" la décision du gouvernement d'avancer la date de
la fermeture du centre de Sangatte alors que celle-ci était initialement prévue pour le 15 novembre.
Le maire a néanmoins regretté que le "Collectif de résistance" ne l'ait
pas contacté pour trouver une solution avant d'envisager cette occupation.
Le maire a rappelé que le conseil
municipal devrait voter vendredi une subvention exceptionnelle pour l'achat de denrées
alimentaires à destination des migrants sans hébergement.
"Nous allons chercher des solutions d'hébergement, mais il est hors de question
que la ville de Calais supporte seule cette charge. L'Etat doit assumer
les conséquences de la fermeture du centre", a-t-il également précisé.
La police en renfort
La police envoyée sur les lieux vers 22 heures, empêche toute personne de pénétrer
à l'intérieur de la salle des sports. Selon les associations, une soixantaine de réfugiés seraient
encore à l'intérieur : "Ils voudraient bien sortir pour tenter
de passer en Angleterre, mais ils ne veulent pas être arrêtés" ont-elles précisé.
Une partie d'entre eux a d'ailleurs quitté les lieux vendredi matin.
"Ceux qui sont partis sont ceux qui ont déjà été contrôlés jeudi par la police et
reçu des injonctions à quitter le territoire sous 48H", a expliqué un des membres
du "collectif de résistance" avant de prévenir que d'autres opérations de ce type sont envisagées :
"Nous voulons provoquer une prise de conscience nationale
car la situation est
dramatique, les gens vont continuer à arriver chaque nuit et on ne peut pas les laisser
dans la pluie et le froid. Nous recommencerons d'autres actions".
Nicolas Sarkozy interrogé vendredi sur Europe 1, a confirmé sa volonté de fermer le "hangar"
de la Croix Rouge et de ne pas
installer de "clones" ou de Sangatte bis.
Le ministre de l'intérieur a estimé que "la période où l'on pouvait
s'installer en France, comme ça, sans droit, et en plus culpabiliser la France, est
terminée."
Nicolas Sarkozy après avoir souligné le score important réalisé par le Front National dans ces régions
(35%), a rappelé l'exaspération de ceux qui "habitent autour de Sangatte et qui depuis
quatre ans vivent une situation difficile"
avant de dénoncer l'action "d'un certain nombre de provocateurs"
et de déplorer que "ceux qui parlent
avec le coeur sur la main ne sont pas ceux qui habitent dans ces régions".