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Procès
le père justicier
Un père de famille de 36 ans comparaît à partir de mercredi devant les assises de Draguignan (Var) pour avoir tué l'homme que sa fille désignait comme étant son violeur.


Mardi 2 décembre 2003

Samia Achour

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"Il faut imaginer ce qu'a pu ressentir ce père en regardant le visage de sa fille en pleurs lui demandant "fais du mal à celui qui m'a fait du mal ".
Me Jean-Claude Guidicelli - l'avocat de Thierry Ferrer - Mardi 2 décembre 2003

  C'est l'histoire de la vengeance aveugle d'un père de famille qui va être examinée à partir de mercredi par la cour d'assises de Draguignan dans le Var. Le 15 février 2002, le jour de son anniversaire, Virginie 13 ans, raconte à ses parents une bien sordide histoire. En novembre 2001, la jeune fille reçoit la visite d' Icham Ziadi. Ce dernier lui fait savoir que son frère Nicolas qu'il héberge chez lui souhaiterait la voir. Sans hésiter, la jeune fille le suit. Mais une fois sur place, explique-t-elle, Icham l'a frappe, la jette sur son lit et la " viole par les fesses ". Ce récit met le père, Thierry Ferrer hors de lui. Furieux, ce marin pêcheur décroche son fusil de chasse et en compagnie de sa fille, part aussitôt à la recherche du tunisien qu'il retrouve peu après attablé dans un bar de la Seyne-sur-Mer. " C'est lui, papa. Fais-lui mal ! " souffle Virginie.

Le menaçant de son arme, le père demande à Icham de le suivre dehors " pour s'expliquer d'homme à homme ". Devant son agressivité, le tunisien tente de fuir. Thierry Ferrer tire. Le jeune homme de 22 ans atteint de 12 chevrotines dans le dos, s'abat lourdement sur le sol et meurt sur le coup. Avant de quitter les lieux et pour protéger sa fuite, ce père de trois enfants menace les clients du bar puis il raccompagne Virginie dans son foyer d'accueil et part se réfugier chez des amis. De là, il appelle la police et se constitue prisonnier. Il avouera aux enquêteurs qu'il vient de tuer le violeur de sa fille. Pendant l'enquête de police, Virginie qui affirme avoir été sodomisée, refuse de subir un examen gynécologique. Lorsqu'il sera enfin pratiqué le 7 mars 2002, celui-ci conclut que la jeune fille est vierge et ne constate " aucune trace de violence " et " aucune béance anale ". Durant les interrogatoires, Virginie qui vit en foyer, affirme avoir lié connaissance avec Icham Zjadi, dans une rue de la ville et qu'elle lui avait demandé " une cigarette ".

Thierry Ferrer est mis en examen puis incarcéré et l'affaire prend aussitôt un tour politique : une pétition lancée par des proches de l'accusé, recueillera quelques 3000 signatures. Une tentative de récupération est organisée par les élus du FN et du MNR. Marie-France Stirbois et Bruno Mégret essaient sans succès, de se joindre à la manifestation organisée pour réclamer la mise en liberté de Thierry Ferrer.

Malgré tout l'instruction se poursuit et l'accusé est maintenu en détention. C'est alors que le juge chargé du dossier reçoit une lettre de l'aide sociale à l'enfance l'informant que Virginie quinze jours après l'assassinat d'Icham s'était plainte d'avoir été violée par son propre frère et en été 2001 par trois hommes rencontrés dans la rue. Le magistrat réclame aussitôt une expertise psychologique de Virginie.

Les experts la décriront comme "un sujet à la personnalité fragile, peu structurée, immature et anxieuse", même si selon ces derniers, cette jeune fille de 13 ans ne présente " aucune tendance à l'affabulation " Pendant l'instruction, Virginie tentera de mettre fin à ses jours.

Le véritable coupable " c'est le destin !"

Me Jean-Claude Guidicelli va assurer la défense de Thierry Ferrer renvoyé devant les assises pour assassinat. L'avocat compte plaider la "crise d'amour excessive", le crime passionnel. "Je vais plaider le geste d'un homme sans histoire, d'un bon père de famille qui n'a pas l'âme d'un justicier, qui a voulu venger sa fille et, aujourd'hui, regrette son geste", a-t-il déclaré à l'AFP. "Il faut imaginer ce qu'a pu ressentir ce père en regardant le visage de sa fille en pleurs lui demandant "fais du mal à celui qui m'a fait du mal" souligne-t-il.
Aujourd'hui encore, son client reste " persuadé d'avoir abattu le violeur de sa fille mais il s'en veut d'avoir, du même coup, privé Virginie d'un procès " explique-t-il.
Maître Guidicelli compte également insister " sur la crédibilité du témoignage " de Virginie. " Ce drame a fait trois victimes : Icham, Virginie et son père " poursuit-il mais les véritables responsables , " ce sont les éducateurs du foyer ".
Dans cette affaire et " Tout le drame vient de là : personne n'a réagi comme il le fallait, au moment où il le fallait " regrette-t-il avant de conclure : le véritable coupable " c'est le destin !".

Quant aux avocats de la partie civile, ils entendent faire de ce procès, celui " de l'auto-justice". Pour Me Mas, l'avocat du père d'Icham, l'accusé va pouvoir pendant ses deux jours, s'expliquer devant le tribunal "Il a beaucoup de chance monsieur Ferrer, lui, sera entendu par un tribunal. Mon client na pas eu cette chance", regrette t-il. Pendant l'audience, l'avocat s'appliquera essentiellement à démontrer "les incohérences" du témoignage de la jeune Virginie Ferrer.

Quant au père d'Icham, il assistera aux débats. Ce dernier a toujours condamné la justice expéditive de l'accusé : "Si mon fils était coupable, sa place était en prison, pas dans un cercueil" déplore-t-il.

Les débats seront placé sous la présidence de Dominique Brejoux. Le verdict est attendu vendredi prochain. Thierry Ferrer encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

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