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Procès
Un papa gâteau
Première journée d'audience devant la cour d'assises de Draguignan dans le Var, pour Thierry Ferrer qui en février 2002 a assassiné Icham Ziadi qu'il soupçonnait d'être le violeur de sa fille. Devant la cour, cet ancien marin pêcheur a reconnu les faits en précisant qu'il regrettait son geste.


Jeudi 4 décembre 2003

Samia Achour

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"Quand ma fille s'est jetée par terre, j'ai jamais rien ressenti de pareil que ce soir-là ".
Thierry Ferrer - mercredi 3 décembre 2003 - Cour d'assises de Draguignan

  La première journée d'audience de mercredi a été consacrée à l'examen de la personnalité de l'accusé ainsi qu'aux circonstances qui ont amené Thierry Ferrer à abattre le 15 février 2002, un jeune tunisien de 22 ans que sa fille désignait comme étant son violeur. Dans l'après midi, l'audition des témoins a pu débuter.

A l'ouverture, le président a précisé que la jeune Virginie serait entendue jeudi prochain. Son témoignage s'avère crucial pour Thierry Ferrer. C'est en effet sur la foi de son récit que son père est parti à la recherche d'Icham que sa fille désignait comme étant son violeur.

Aujourd'hui des doutes subsistent quant à la véracité des propos tenus par cette jeune fille qui était âgée de 13 ans au moment des faits.

L'ambiance est lourde pendant cette première journée d'audience. Dans le public, la femme et le fils de Thierry Ferrer semblent tendus. Quant au père d'Icham, il tient serré contre lui un album de photos ou figure ce fils qui lui " manque tellement ".

Pendant cette première journée, le président Dominique Brejoux a beaucoup interrogé l'accusé pour tenter de comprendre le geste de ce père de famille d'ordinaire sans histoire :
"Pourquoi n'avez-vous pas prévenu la police au lieu de vous faire justice ?",
"J'avais tellement mal" répond Thierry Ferrer avant d'expliquer qu'il a tué Icham "sous le coup de la colère".

Aujourd'hui, Thierry assure qu'il " regrette son geste " mais reconnaît n'avoir pu se contenir quand sa fille lui raconte que l'été précédent elle avait été " violée par les fesses " par un homme qui l'avait emmenée dans son appartement prétextant que son frère Nicolas l'y attendait : "Quand ma fille s'est jetée par terre, j'ai jamais rien ressenti de pareil que ce soir-là" raconte-t-il.
Puis, Thierry Ferrer expose en détail comment il a été amené à tuer un jeune homme qu'il ne connaissait même pas : "Ma fille m'accompagnait. Je suis passé chez un voisin récupérer mon fusil de chasse. Nous sommes allés chez Ziadi mais il était absent. Je l'ai trouvé dans un bar de la Seyne-sur-Mer".
Il se rappelle aussi de cette violente colère qui l'a saisi lorsqu'il l'a vu attablé au bar "La Régence".
"Au départ, je voulais avoir des explications. Mais quand je lui ai demandé de me suivre, il a essayé de se cacher au fond du bar. Je lui ai alors tiré dans le dos" explique-t-il.

Un père exemplaire

Plusieurs témoins viendront dire à la barre qu'ils ont entendu ce père de famille s'exclamer devant le jeune Icham : "Sors, je vais t'apprendre à toucher à mes gosses!". Le jeune homme tente alors de s'enfuir mais Thierry Ferrer ne lui laisse aucune chance. Il l'abat dans le dos d'un tir de chevrotine.

La famille et les témoins invités par les avocats de Thierry Ferrer sont unanimes. Ils assurent que cet ancien pêcheur devenu maçon est " un père exemplaire " " un papa gâteau " dira son fils, " un bon travailleur, un homme sérieux et pondéré " diront ses collègues. Pour devenir patron-pêcheur, s'installer à son compte, l'accusé n'hésite pas à reprendre ses études et ce malgré, une scolarité trop vite expédiée.

Madeleine son épouse ne tarit pas d'éloges sur un homme qui " a tout de suite accepté comme siens les trois enfants que j'avais eus d'un premier mariage".
En revanche, son ton se fait plus dure quand elle évoque sa fille Virginie une "adolescente difficile, un garçon manqué, avec un fort caractère " déclare-t-elle.
"Elle avait des problèmes à l'école et ne supportait pas qu'on puisse la punir" ajoute-t-elle.

Dans le box, Thierry Ferrer approuve : "Elle est violente et agressive", reconnaît-il.

De son propre chef, Virginie a d'ailleurs demandé son placement en foyer. Le Président interroge les parents sur ce sujet pour savoir pourquoi cette jeune enfant avait demandé d'entrer dans un foyer avant de révéler son viol. Une question à laquelle les parents ne peuvent répondre puisqu'ils ne se l'expliquent pas.

Pendant cette première journée, le tribunal apprend un fait particulièrement troublant révélé par l'enquête de police et qui est que l'accusé connaît " un vécu familial imprégné de violence sexuelle ".
En effet, à l'âge de 10 ans, son épouse Madeleine, a été violée par son propre père. Dernièrement, c'est un petit neveu violé lui aussi qui a vu son agresseur condamné à 13 ans de réclusion criminelle pour pédophilie.

Le témoignage de Virginie

Demain, c'est la jeune Virginie que le tribunal va entendre. Aujourd'hui, elle était absente. Âgée de 15 ans, son témoignage va sans doute être examiné à la loupe. Suite à ses déclarations, une enquête judiciaire pour " viols sur mineur de 15 ans " a été ouverte par le parquet de Toulon. Toujours en cours, elle n'a pas pu déterminer avec certitude que la jeune fille a effectivement été violée.

Les experts qui l'ont examinée s'ils n'ont pas détecté "d'anomalie mentale de nature à mettre en cause la crédibilité de la jeune fille" ont en revanche jugé qu'elle était "peu constante dans ses déclarations". En mars 2002, soit quelques semaines après le drame, Virginie a affirmé avoir été sodomisée par son frère Nicolas, puis par Icham qui lui aurait imposé des relations sexuelles du même type avec trois autres garçons.

Lors de son examen médical, l'adolescente était toujours vierge et ne présentait aucune " béance anale ". A la barre, le médecin a déclaré que " médicalement " il ne pouvait assurer si les déclarations faites par la jeune fille étaient réelles ou non.

Malgré les doutes concernant les dires de Virginie, à la question posée par le président Brejoux : "Monsieur Ferrer, donneriez-vous votre main à couper que votre fille a été violée?" L'accusé répond sans aucune hésitation : "Oui, monsieur le président".

En début d'après-midi, les débats ont été perturbés par une fausse alerte à la bombe qui a entraîné la suspension de l'audience puis l'évacuation du tribunal.

Le verdict de cette douloureuse affaire est attendu vendredi prochain. Thierry Ferrer encourt une peine de réclusion à perpétuité.

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