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RELIGION
Les musulmans de France : une communauté profondément divisée
Lundi 21 octobre, le ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy a reçu les membres de la consultation pour que soit finaliser le projet visant à créer un Conseil français du culte musulman (CFCM), qui deviendrait le représentant de la communauté musulmane de France.


Mercredi 23 octobre 2002

Fidès Nicolas Sarkosy
Abdel Kacem

Mis en ligne le : 28/10/2002

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Nicolas Sarkozy
 
"Nous avons une obligation de résultat, devant les fidèles musulmans et devant l'ensemble des Français comme devant l'opinion mondiale".

 

Cette consultation avait été mise en place en 1999 par Jean-Pierre Chevènement, alors qu'il était ministre de l'intérieur du gouvernement Jospin. Lors de son arrivée place Bauveau, Nicolas Sarkozy s'était engagé à poursuivre cette démarche. Mais toute la difficulté pour lui consistera à trouver un moyen de représenter l'ensemble de la communauté musulmane (4 millions de fidèles) tout en écartant les fondamentalistes.

Nicolas Sarkozy presse le pas.

Lundi, le ministre après avoir rappelé fermement les principes républicains, a fait savoir aux membres de la COMOR qu'il souhaitait vivement conclure cette consultation avant la fin de l'année. Suite à de profondes divergences entre les différentes composantes, les élections ont été reportées plusieurs fois. Aujourd'hui, il semble que le ministre ait décidé d'en terminer une bonne fois pour qu'enfin les discussions entamées aboutissent à un résultat concret :"La création d'une instance représentative du culte musulman est devenue pour le meilleur et pour le pire un enjeu". Selon le ministre, elle sera la meilleure réponse aux "amalgames" entre "islam, islamisme, fondamentalisme, extrémisme, terrorisme et totalitarisme" a-t-il déclaré. C'est pourquoi "Nous avons une obligation de résultat, devant les fidèles musulmans et devant l'ensemble des Français comme devant l'opinion mondiale".

Les propositions du ministère

Pour cette réunion, Nicolas Sarkozy ne venait pas les mains vides mais avec des propositions concernant l'organisation du scrutin ainsi que les statuts du futur CFCM. Dans ses grandes lignes, le projet reprend le schéma élaboré par ses prédécesseurs, à savoir : l'élection d'une instance représentant le seul culte musulman, sur la base des mosquées qui disposeront d'un nombre de voix proportionnel à leur superficie.
Mais le ministre veut également, éviter la mainmise d'un courant de pensée sur la future instance. Pour ce faire, il entend l'ouvrir aux minorités ainsi qu'aux femmes.
Pour y parvenir, Nicolas Sarkozy est favorable à un panachage entre élus et cooptés :
"Ce qui vous est proposé repose sur un équilibre entre les élus et les cooptés: cet équilibre pourrait se situer à 55% d'élus et 45% de cooptés dans le conseil d'administration", a précisé le ministre. Le conseil d'administration du CFCM comporterait donc une soixantaine de personnes, dont au moins dix personnalités qualifiées qui seraient pour moitié des femmes.
Il propose également la constitution de conseils régionaux constitués de 80% d'élus et de 20% de personnalités qualifiées.
Enfin, et ce n'est pas le moindre, le ministre laisse entendre que la présidence du bureau du CFCM pourrait être confiée, au moins dans un premier temps, au recteur de la mosquée de Paris. "Pour que la voix du CFCM soit entendue par l'opinion, dans nos frontières comme à l'extérieur, elle doit être portée au moins au départ par le représentant d'une institution qui a des racines dans l'histoire de notre pays ou une histoire que vous allez poursuivre et que vous ferez évoluer"a-t-il expliqué. Pour le scrutin, il propose que les élections aient lieu "région par région, sans attendre que la dernière soit prête". "Vous créerez ainsi une véritable dynamique", a-t-il plaidé.
Pour accélérer les travaux de la COMOR, le ministre a proposé : "le rythme d'une réunion par semaine, ce qui devrait permettre d'aboutir avant la fin de l'année 2002, voire peut-être dans les quelques semaines qui viennent, afin de débuter les élections au plus tôt". Nicolas Sarkozy a également insisté sur la nécessité absolue que l'islam de France soit soustraite à toutes influences étrangères. Nicolas Sarkozy a déclaré s'être entretenu avec les ambassadeurs d'Algérie, du Maroc, de Tunisie et de Turquie ainsi qu'avec le secrétaire général de la Ligue islamique mondiale : " Tous ont reconnu que l'islam de France devait être indépendant des puissances étrangères et ce, quelle que soit l'origine des financements dont il pourrait bénéficier. "
Il a également procédé à une autre mise au point en direction des musulmans laïques, engagés en politique ou dans le milieu associatif, qui sous prétexte d'introduire un vent de renouveau, voulaient siéger au sein de la future organisation cultuelle. Nicolas Sarkozy a refusé le mélange des genres et a insisté sur le fait qu'il s'agissait "du culte musulman et non pas de culture musulmane, et encore moins de la représentation de la communauté musulmane française".

Un projet qui ne fait pas l'unanimité

L'UOIF une association dynamique, adhérant à la pensée des frère musulmans, regrette l'abandon d'un système totalement électif qui lui serait plus favorable. Elle conteste également, la prédominance de la mosquée de Paris (la plus ancienne de France, financée par Alger) et de son recteur Dalil Boubakeur.

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