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RELIGION
L'incontournable UOIF
Après l'échec sans surprise de la mosquée de Paris lors des élections régionales du Conseil français du culte musulman (CFCM), Dalil Boubakeur a eu bien du mal à cacher sa déception face à ce qu'il nomme, " une nouvelle poussée des fondamentalistes ". Dimanche, le recteur de la mosquée de Paris semblait d'ailleurs bien décidé à démissionner de ses fonctions mais il s'est finalement ravisé devant l'insistance du ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy.
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mardi 17 juin 2003
Rachid Hamoudi
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Le troisième tour de scrutin visant à élire les présidents des conseils régionaux consacre l'ancrage locale de l'UOIF dans certaines régions ce qui n'est pas vraiment une surprise.
Sur 25 présidences, cette association proche des frères musulmans en récolte 9 notamment en Alsace, en région PACA (Provence-Alpes-Côte d'Azur) où Mourad Zerfaoui, un indépendant soutenu par l'UOIF s'est finalement imposé.
En Ile-de-France, c'est le président de l'UOIF, Lhaj Thami Brezeen qui prend la tête de la région centre.
La FNMF, (Fédération nationale des musulmans de France à dominante marocaine), malgré des alliances intervenues dans certaines régions avec la mosquée de Paris et les fédérations turques obtient seulement 11 sièges dont celui de la région Nord Pas-de-Calais.
Le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) disposera de deux présidents tout comme Dalil Boubakeur qui emportent
seulement, deux régions, la Haute-Normandie et la région Rhône Alpes. Dans cette dernière, c'est le recteur de la mosquée de Lyon, Kamel Kabtane qui l'emporte.
Dissensions entre les représentants locaux
L'issue du scrutin semble avoir étonné autant le ministère de l'intérieur, que Dalil Boubakeur et la FNMF. Même si la fédération marocaine reste majoritaire avec onze présidence, elle semble malgré tout, déçue de son score.
Mohamed Bechari, le président de la FNMF souligne que là où leur candidat aurait du logiquement l'emporter grâce à des alliances conclues avec notamment la Mosquée de Paris, c'est un membre de l'UOIF qui a été "inexplicablement" élu. Même constat pour la Mosquée de Paris qui a du enregistrer dans ses propres rangs, plusieurs défections " surprenantes ".
En fait, des dissensions au sein des représentants locaux sont à l'origine de ce retournement de situation. Ainsi, la coalition réunissant la Mosquée de Paris, la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF) et le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF) a volé en éclat en Ile-de-France, en Alsace et en Provence-Alpes-Côte d'Azur permettant l'élection d'un candidat de l'UOIF.
Dalil Boubakeur, l'actuel Président du CFCM qui s'est dit très " inquiet " de ce résultat avait d'ailleurs envisagé de démissionner avant de se raviser devant l'insistance du Ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy.
Le recteur restera en poste bien décidé à ne pas laisser l'islam modéré sans représentant et pour s'opposer à un " islam radical, politisé " et " militant ". Il continuera à se battre pour " protéger le pays de toute agression contre la laïcité " a-t-il déclaré.
En attendant, le résultat du scrutin risque de perturber la donne locale puisque de nombreux présidents non élus étaient des interlocuteurs privilégiés de nombreuses mairies.
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