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PORTRAITS
Rachid Kaci : un personnage controversé
Qui est Rachid Kaci, le fondateur de la Droite libre ? un personnage fortement controversé, critiqué notamment par Le Monde et par Libération, celui à qui l'on prête les plus mauvaises intentions et à qui pourtant on donnerait le bon dieu sans confession.

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Mercredi 04 juin 2003

Rachid Belkhacem

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"J'ai décidé de m'émanciper personnellement quand j'ai compris qu'il ne fallait plus rien attendre d'Alain Madelin. "
Rachid Kaci - 28 avril 2003.

 

Le bon dieu sans confession

Pour ses partisans, les termes sont élogieux et les compliments fusent : Rachid Kaci est un véritable " homme de terrain ", un " esprit des lumières ", un " électron libre ". Pour ses nombreux détracteurs, c'est un " parvenu " qui n'est pas " très catholique ", un " carriériste " plus soucieux de sa réussite politique que du devenir des musulmans, un " arriviste " dont les prises de position oscillent au grès de ses ambitions. D'autres encore, n'hésitent pas à le comparer à Malek Boutih, son homologue de gauche. Comme lui, expliquent-ils " il surfe sur la vague de la démagogie n'hésitant pas à caresser les Français dans le sens du poil pour gravir l'échelle de la notoriété ".

Pourtant de toutes ces critiques, Rachid Kaci n'a que faire. A l'image de sa Droite libre, il est " décomplexé " et assume " fièrement ses convictions et ses valeurs". Lui, avoir des desseins politiques ! Il s'en défend : " Je connais mes limites et je n'ai pas d'ambition politique personnelle ; je me bats pour des idées " répète-t-il. Ce fils de Kabyles n'est pas un " bleu ". Le mouvement associatif, il connaît même si son action reste localisée à Suresnes et Nanterre : cet ancien membre de France plus, (une idée de Charles Pasqua pour que la droite ait son SOS Racisme, à elle), est également Président de Démocratia, une association oeuvrant pour l'intégration des jeunes dans les banlieues. C'est dans ces structures qu'il va pouvoir commencer à véhiculer les idées qui lui sont chères. En plus du soutien scolaire, ce jeune professeur de mathématiques donne des cours de civisme, défend la laïcité et avant tous les autres, entreprend de sensibiliser les jeunes sur le port du voile.

Un travail de terrain rendu possible souligne-t-il grâce au soutien et à l'amitié du Président du Conseil Général des Hauts de Seine, Charles Pasqua. Puis, Rachid Kaci adhère à Démocratie Libérale, le parti défunt d'Alain Madelin. On le retrouve même, en 1999, candidat aux européennes sur la liste conduite par Nicolas Sarkozy. Ancien adjoint au maire de Sannois dans le Val d'Oise, il devient l'un des membres du " staff de campagne " d'Alain Madelin partit en guerre contre Jacques Chirac lors des présidentielles de 2001.

Depuis, l'eau a coulé sous les ponts et Rachid Kaci a pris ses distances avec l'ex président de DL : " j'ai décidé de m'émanciper personnellement quand j'ai compris qu'il ne fallait plus rien attendre d'Alain Madelin. " (28 avril 2003). Pour profiter pleinement de cette émancipation, il décide de rejoindre l'UMP. En novembre 2002, l'ex-madeleiniste mais tout nouveau chiraquien fonde la Droite libre qui est essentiellement composée de militants appartenant à la frange dure de la droite. Loin de se ranger, il ne va pas tarder à repartir en campagne. En effet, Rachid Kaci décide de se présenter contre Alain Juppé et le député Dupont-Aignan à la présidence du parti unique. Il recueille 3,5% des voix. Un échec cuisant qu'il explique par " un déficit de notoriété par rapport aux deux autres candidats ".

Kaci : le provocateur

Mais Rachid Kaci a du ressort et il ne se laisse jamais démonter. Il soutient encore et toujours qu'il est temps de sortir du " politiquement correct ". Il va montrer l'exemple en affichant des positions bien tranchées. Il se prononce "contre l'islamisme", "contre le droit de vote des étrangers aux élections locales" " contre l'entrée de la Turquie en Europe " et "pour la double peine". Sur son site Web, il prône également la mise en œuvre d'une politique de sécurité sans faille, l'interdiction des drapeaux étrangers dans les manifestations publiques et l'installation d'antennes de police dans les établissements scolaires "ou la violence est devenue chronique". Il milite également pour l'adhésion de Charles Millon au sein de l'UMP estimant que " le traitement le plus indigne lui a été infligé par ses "amis" politiques ". Rachid Kaci, le proclame haut et fort, Charles Millon est " un ami et un honnête homme avec qui nous partageons des convictions communes " et il reste aussi la meilleure protection contre l'extrémisme : " Si, depuis 25 ans, la droite avait eu le courage de défendre et d'appliquer ses idées libérales, conservatrices, républicaines et patriotiques, le FN n'existerait pas " écrit-il.

L' islam : un cheval de bataille

Mais c'est surtout avec ses prises de positions sur l'islam que Rachi Kaci va se faire remarquer. Un rien provocateur, ce musulman reconnaît partager les idées d'Alexandre Del Valle dont il a d'ailleurs, préfacé le livre : " Le totalitarisme islamiste à l'assaut des démocraties occidentales ". Lors de ses interventions, il ne fait pas dans la demi mesure " Après le Nazisme, le communisme, l'islamisme est la troisième grande idéologie criminelle qui menace le cœur même de notre civilisation. "

Heureusement, Rachid Kaci se défend d'être islamophobe même s'il reconnaît que sa position reste tendue sur ce sujet " Je le dis sans détour, je pense que l'Islam, tel qu'il se présente aujourd'hui, n'est pas compatible avec les valeurs de la république et de la civilisation française ". Quant à la culture musulmane, il est là aussi très critique n'hésitant pas à affirmer qu' "elle est aujourd'hui le principal obstacle à l'intégration de nombreux jeunes dans la société française ".

En tout cas, Rachid Kaci sur l'islam est loin d'être rassurant : Dans la multiplication des foulards, il y voit un des signes flagrants de la propagation d'un Islam politique. Il aime à souligner que : " les affaires du voile islamique sont des opérations de communication organisées par les islamistes ". Et de temps à autre, il ne rechigne pas à durcir le trait quitte à nous foutre la trouille : " En France, au cœur même de nos quartiers, ces islamistes recrutent, imposent leur mode de vie et préparent des campagnes de terreur ". Des positions qui inutile de le préciser, ne sont guère appréciées dans la communauté musulmane. Mais là aussi, cela n'a guère d'importance, car Rachid Kaci en est convaincu, il a pour lui le poids du nombre : "une majorité de Musulmans pensent comme moi, mais cette majorité n'est pas écoutée ".

Quant au Conseil Français du Culte Musulman, le fondateur de la Droite libre n'est pas satisfait, la condamnation est là aussi, sans appel : " c'est une fumisterie " à qui il prédit d'ailleurs, un échec prochain. Sur ce sujet, il n'épargne personne, pas même le ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy, à qui il reproche de ne pas avoir voulu prendre en compte les " musulmans laïcs qui représentent pourtant, la majorité des musulmans français " et d'être tombé dans " un piège tendu par l'UOIF ou plus généralement, par les fondamentalistes prônant un islam politique ". En agissant ainsi, " Les pouvoirs publics ne rendent certainement pas service à l'Islam et aux musulmans " déplore Rachid Kaci avant de préciser la démarche qui aurait du être adoptée par le Ministre :
avant de créer une instance représentative de l'islam de France, " il fallait engager un débat en profondeur sur l'islam avec cette majorité silencieuse de musulmans éclairés " explique-il.

Une position qui se défend mais qui n'empêche nullement aux musulmans de se demander l'utilité sociale, intellectuelle ou religieuse de musulmans qui si éclairés soient-ils restent toujours silencieux ?
Quant à la critique même acide, elle reste sans aucun doute nécessaire ! Mais est-il bien utile d'amplifier " un péril islamiste " vecteur de bien des peurs surtout que si Rachid Kaci ne manque jamais une occasion de nous mettre en garde contre ce danger de l'islam des cités, il ne nous précise jamais comment nous pouvons faire pour différencier le mollah Omar du boucher halal ou du Rachid ou du Farid du coin.

Mais sans doute ne prendra-t-il pas le temps de répondre à mes nombreuses interrogations car il est déjà repartit vers un autre combat. En effet, Rachid Kaci a encore d'autres ambitions : " La droite libre a vocation à devenir un mouvement de plein droit de l'UMP après le congrès constitutif prévu à l'automne 2003 ". Mais avant de devenir un courant à part entière, il va falloir qu'il reparte en campagne, car pour réaliser son vœu, les militants devront lui accorder au moins 10% des suffrages !

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