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Vendredi 19 septembre 2003
Diégo Rodrigues
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Le samedi 27 février 1993, Annie Monneron et une de ses amies se rendent au gymnase où elles vont assister à un match de basket. Les deux femmes vont terminer la nuit dans un bar afro-cubain, situé dans le centre de Montpellier et qu'elles fréquentent assez régulièrement. Vers 1h30, Annie est fatiguée ; elle décide de rentrer chez elle. Son appartement n'étant pas trop éloigné, elle quitte seule l'établissement et rentre à pied. Alors qu'elle se trouve dans le hall de son immeuble, la jeune femme est violemment agressée, violée, massacrée à coups de poing et à coups de pied. Quelques heures plus tard, lorsqu'un voisin la retrouve, Annie est déjà morte. Le visage tuméfié, elle baigne dans son sang. L'autopsie montrera que son foie et sa rate ont éclaté sous les coups et que son agresseur était probablement chaussé de santiags. Sur le corps de la victime, les légistes découvrent des traces de sperme et un cheveu. Sous ses ongles, ils parviennent à extraire un morceau de peau appartenant à l'agresseur. Des empreintes génétiques qui ne vont pas permettre aux policiers du SRPJ de Montpellier de remonter jusqu'au meurtrier mais que la police scientifique décide de conserver.
L'enquête piétine mais la juge d'instruction, Marie-Claude Laporte ne classe pas le dossier. Peut-être qu'un jour, les empreintes parleront !
Fin 2002, le dossier est confié au juge, Jean-Pierre Bandiera qui vient d'être fraîchement nommé à Montpellier.
Entre temps, le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG) a été crée. Un fichier dans lequel figurent environ les 6000 marques génétiques de tous les condamnés pour crimes et agressions sexuelles. En février 2003, le magistrat demande une comparaison de l'ADN relevée sur le corps d'Annie Monneron avec celles répertoriées sur ce fichier. Un travail de titan qui se termine en août dernier mais cette fois, le résultat est au rendez-vous. L'ADN retrouvée sur la jeune femme correspond à celui de David Misse Toubé. Ce dernier condamné le 12 octobre 1999, à 10 ans de réclusion criminelle pour plusieurs viols commis en 1996 est incarcéré depuis à la prison de Bedenac en Charente-Maritime.
Munis d'une commission rogatoire, les enquêteurs partent interroger le suspect. Dans sa cellule, cet homme de 34 ans passe des aveux complets. Il reconnaît avoir agressé et violé la jeune femme mais jamais, explique-t-il, il n'a eu l'intention de la tuer.
Entendu le jeudi 21 août par le juge Bandiera, David Misse Toubé est mis en examen pour " viols " et " meurtre ".
Dans ce dossier, la détermination sans faille des enquêteurs et des magistrats, conjuguée à une meilleure centralisation des résultats d'analyses a permis de mettre un terme à dix ans d'enquête et d'appréhender, l'auteur de ce crime sauvage.
Pour aller plus loin : consultez le site du Midi-Libre qui a suivi et révélé cette affaire et celui du journal Libération.
Libération
Le Midi-Libre
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