 |
HISTOIRE POLITIQUE
LE RPF
Crée le 14 avril 1947, et malgré l'hostilité affichée par la presse même modérée et par les différents
partis, le mouvement gaulliste progresse rapidement.
Le renvoi des communistes du gouvernement le 5 mai 1947 ainsi que les grandes grèves
d'octobre 1947 vont incontestablement, contribuer à cette ascension.
Aux élections municipales d'octobre 1947, le RPF remporte un large succès et en obtenant
40% des suffrages exprimés devient le premier parti de France. C'est un véritable raz de marée gaulliste.
Ce mouvement perçu essentiellement comme un instrument de lutte contre les institutions de
la IVème République, fait naître des craintes chez les socialistes et même au sein du MRP qui compte
dans ses rangs de nombreux gaullistes susceptibles de rejoindre le nouveau parti. Tous vont tenter de
s'en débarrasser.
|
 |
 |
 |
 |
 |
 |
 |
Dimanche 22 septembre 2002.
Farid Souiah
• Imprimer l'article
• Envoyer l'article


|
|
Le succès rapide du RPF.
Crée le 14 avril 1947, et malgré l'hostilité affichée par la presse même modérée et par les différents
partis, le mouvement gaulliste progresse rapidement.
Le renvoi des communistes du gouvernement le 5 mai 1947 ainsi que les grandes grèves
d'octobre 1947 vont incontestablement, contribuer à cette ascension.
Aux élections municipales d'octobre 1947, le RPF remporte un large succès et en obtenant
40% des suffrages exprimés devient le premier parti de France. C'est un véritable raz de marée gaulliste.
Ce mouvement perçu essentiellement comme un instrument de lutte contre les institutions de
la IVème République, fait naître des craintes chez les socialistes et même au sein du MRP qui compte
dans ses rangs de nombreux gaullistes susceptibles de rejoindre le nouveau parti. Tous vont tenter de
s'en débarrasser.
Un déclin tout aussi rapide.
Cependant, le RPF ne parviendra pas à maintenir son succès et son déclin sera même très rapide.
et ce pour plusieurs raisons.
-
De Gaulle ne parvient jamais à peser sur la vie politique
et n'obtient pas la dissolution qu'il réclame.
Alors que Charles de Gaulle misait sur les élections législatives de 1951 pour accéder au pouvoir.
L'Assemblée met en place un système électoral
très défavorable au RPF en instituant un système d’" apparentements " (faculté offerte à des listes de candidats
de se grouper pour le décompte des votes)
Le Général refuse d’y avoir recours.
A l'issu du scrutin, le RPF est devancé de plus d'un million de voix par le PC et n'obtient que
121 députés. Il n'aura donc pas une force suffisante. Les partis vont oeuvrer pour débaucher ses députés.
En 1953, le RPF est obligé de licencier tout son personnel.
De Gaulle cherche à développer la vocation populaire de son mouvement là aussi, sans plus de succès
- L'image du parti ainsi que celle de son chef s'altère. Ses relations se tendent avec
les communistes que le fondateur du R.P.F.
qualifie de « séparatistes ».
Militants gaullistes et militants communistes s’affrontent parfois physiquement ce qui fut le
cas lors d'une réunion du RPF à Grenoble.
Ce jour-là, une centaine de contre-manifestants communistes, chauffés à blanc viennent troubler un meeting RPF.
Le service d'ordre réagi violemment. Le bilan sera lourd, un mort et de nombreux blessés dont 3 par balles;
2 cars seront brûlés.
Les récits et témoignages étant contradictoires, on ne peut affirmer avec certitude ce qui s'est réellement passé
mais l'incident donnera lieu à une vaste polémique.
La presse communiste va se déchaîner, critiquant très durement le RPF et affirmant qu'il recrutait son service d'ordre
dans la pègre marseillaise, opposant aux manifestants "débonnaires et sourires aux lèvres" les "mercenaires du RPF qui
ont tiré sur la foule"
des mercenaires qui étaient pour la plupart noirs ou arabes précisera la presse.
Ces incidents donneront lieu également à de vifs échanges au sein de la Chambre des députés.
Les partis politiques vont aussi enfoncer le clou ainsi le PC dénoncera le RPF comme étant un parti faciste,
le MRP lui-même dénoncera son "anticommuniste négatif et simpliste, sa mystique du chef".
Les gaullistes désarmés par ces accusations ne sauront pas se défendre efficacement.
"Le RPF perdra des voix en raison des bagarres à Grenoble" dira Madame De Gaulle.
- Le RPF connaît également de grandes divisions internes.
Ainsi, la remise des investitures est comme dans tout parti une période difficile qui se traduit par
de nombreuses démissions. En 1952, des dissensions au sein du mouvement aboutirent même à une scission et,
l'année suivante, le général de Gaulle rend leur liberté aux parlementaires.
- D'autre part, la peur d'une invasion sociétique ainsi que celle d'une
troisième guerre mondiale s'estompe. Les menaces répétées
de Charles De Gaulle au sujet du préril communiste paraissent peu probables à des français
qui aspirent plus à la paix qu'à la guerre.
Toutes ces raisons combinées font entraîner un rapide déclin du RPF.
Les élections municipales de 1953 seront un vrai désastre.
Le RPF se réunira pour la dernière fois en décembre 1954.
Lors d’une conférence de presse, le 2 juillet 1955,
le fondateur du R.P.F. déclare
« se désintéresser totalement de ce qui pourra se passer aux élections de 1956 »,
ajoutant à l’adresse des Français : « Je vous dis au revoir et pour longtemps. »
Un parti retrouver le terme
Le RPF porte véritablement l'empreinte de Charles de Gaulle.
Tout y est gaullien : Son nom d'abord, le Rassemblement est une terminaison gaullienne. Le vocabulaire
également ainsi, il n'y a pas
pas d'adhérents mais des compagnons, pas de congrès mais des assises.
Tous les membres du RPF sont très attachés à la personne du général.
Même si Malraux essentiellement, marquera par ses phrases " le RPF, c'est le métro" et ses formules,
l'image du mouvement.
Le RPF marquera aussi l'époque où le ton du général change, devient plus dur, voire même méprisant :
- "les français sont des veaux",
- "les parlementaires, je les vomis",
- "les Américains sont forts, courageux et cons"
Il y parlera de plus en plus de lui-même :
-"Le RPF a été fondé par moi-même, il est dirigé par moi-même" ou encore
- "chaque français fut, est ou sera gaulliste."
Les thèmes politiques du RPF :
Mettant en avant son intérêt pour les questions sociales, De Gaulle refuse d'être classée à droite.
Il préfère être la troisième voie entre communisme et capitalisme. Ses thémes de prédilection sont les suivants :
- Le principal thème est la critique de la faiblesse du régime et des institutions.
- la création d'un régime présidentiel.
- l'association capital-travail.
- La France menacée. Thème cher à De Gaulle même s'il évolue au cours du temps :
1947-48 : la menace communiste : (27/07/47)"l'Armée Rouge n'est qu'à deux étapes de Tour de France de nos frontières."
1950 : menace de guerre mondiale
1951 : menace d'enlisement politique
1953-54 : perte de l'indépendance française avec la CED. De ce thème découlera celui du nationalisme.
L'expérience du RPF laissera des traces indélébiles chez De Gaulle. Il n'en parlera pas dans ses mémoires.
Au cours de cette période, il a perdu de nombreux amis,
beaucoup de gaulliste n'appréciant pas son caractère plébiscitaire, sa politique du pire,
son mépris affiché pour tous ceux qui n'adhéraient pas à ses thèses, se sont éloignés du mouvement et de l'homme.
Mais il y eut aussi une rupture avec une grande partie de la gauche française.
Lors de la création de l'UNR (Union pour la Nouvelle République) le 23 octobre 1958, Charles de Gaulle
n'en sera
pas le président. Il ne s'y engage pas personnellement et ne veut pas que
l’UNR fasse même usage de son patronage et de son nom.
|
 |
 |
|
|
|
Haut
de page |
|
 |
|
|
|