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Mercredi 2 décembre 2003
Sonia. M
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Monique Astruc, une assistance maternelle de 42 ans comparaît demain, devant la cour d'assises pour avoir violemment secoué en avril 2002, un bébé de 6 mois dont elle s'occupait.
Aujourd'hui âgée de 2 ans, la fillette reste lourdement handicapée, souffre de graves troubles moteurs et visuels et réclame des soins constants. Des conséquences qui auraient pu être évitées si la nourrice avait réagi plus vivement. En effet, selon une expertise médicale, "une intervention rapide aurait permis de limiter les séquelles". Or, par peur sans doute, durant plusieurs jours, Mme Astruc ne signale pas le changement de comportement de l'enfant. Elle avouera les faits seulement lors de sa garde à vue.
Pour ce procès qui s'annonce très difficile, les parents et les grands parents de l'enfant se sont portés partie civile. Très éprouvés, ils seront représentés par Me Denis Reboul Salze. Selon ce dernier, ses clients ne réclament pas " vengeance ". Il est vrai qu'une condamnation ne leur apportera qu'un modeste réconfort par rapport au chagrin qu'ils supportent depuis maintenant 1 an et demi. " La famille souhaite que ce procès soit utile pour leur enfant, pour eux et peut-être aussi pour la collectivité " explique Me Reboul-Salze.
Pour l'avocate de la défense, ce procès risque d'être très délicat tant l'affaire et le sujet sont sensibles. Pour Me Pascaline Fahre-Marchol, sa cliente est une femme fragile, aux tendances dépressives et qui vit dans un climat familial particulièrement difficile.
En outre, Monique Astruc a toujours affirmé qu'elle n'avait jamais eu connaissance de ce que l'on appelle le " syndrome du bébé secoué ".
Accusée de "violences volontaires et habituelles ayant entraîné une mutilation ou une incapacité permanente sur mineure de moins de 15 ans", l'assistante maternelle risque 15 ans de réclusion criminelle.
Le procès débutera avec l'étude de la personnalité de l'accusée et de son environnement familial.
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