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Procès
GHB ou la soumission chimique
Pour la première fois, un homme soupçonné d'avoir violé une femme après lui avoir fait boire du GHB, va être jugé par les magistrats du tribunal correctionnel de Bobigny en Seine-Saint-Denis.


Jeudi 27 novembre 2003

Rachida N.

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"... ".

  C'est un procès très attendu qui débute demain devant la 16e chambre correctionnelle du tribunal de Bobigny. C'est en effet, la première fois que la justice française va devoir se prononcer sur un viol perpétré, il y a trois ans, grâce aux effets hypnotiques du GHB, appelé aussi " la drogue du violeur ".

L'affaire remonte au soir du 22 février 2001. Marie(*) 30 ans, passe la soirée avec un collègue de travail arrivé à l'improviste. L'homme, un ex-brigadier de police âgé de 46 ans n'arrive pas les mains vides. Il apporte avec lui une bouteille de champagne. Aux alentours de 21 heures, la jeune femme se souvient s'être absentée un court instant. Lorsqu'elle rejoint son collègue, les verres sont servis. Elle prend sa coupe mais quelques minutes après avoir bu, elle sombre dans un profond sommeil. Quand elle ouvre les yeux, il est aux alentours d'une heure du matin et Marie ne se souvient de rien ; mais très vite, elle sent qu'il s'est passé quelque chose et des doutes l'envahissent. Elle s'aperçoit que sa jupe longue est relevée et surtout qu'elle ne porte plus de culotte. En outre, elle ressent au bas du ventre une douleur qu'elle connaît bien et qu'elle n'éprouve qu'après un rapport sexuel. Quant à son collègue, il se trouve toujours dans l'appartement. Elle lui pose quelques questions mais ce dernier lui assure qu'il ne s'est rien passé. Marie insiste et à bout d'argument, il reconnaît qu'ils ont effectivement, fait l'amour mais qu'elle était consentante. A ces mots, elle le gifle avant de le mettre à la porte.

Les enquêteurs retrouveront des traces de GHB sur les verres et dans les cheveux de la victime.

Un jugement capital

Pendant l'audience, la jeune femme sera défendue par Me. Martine Moscovoci. Pour cette dernière, ce procès s'avère très important car il est le premier du genre et le jugement rendu à cette occasion sera capital pour l'avenir. Dans l'affaire de Marie, des faisceaux de preuve existent mais généralement, dans ce type de dossier, apporter la preuve du viol est très difficile ; en premier lieu parce que la victime n'a aucun souvenir à part quelques flashs, ensuite, parce qu'il n'y a pas de traces de violence et enfin, parce que le GHB s'élimine en 6 heures du corps mais heureusement reste présent dans les cheveux pendant plusieurs jours. L'avocate est saisie de trois autres viols impliquant le GHB. Dans deux d'entre eux, les victimes se sont réveillées sans avoir la moindre idée de l'identité de leur violeur.

Quant au violeur présumé, sa défense sera assurée par Me Aude Touitou. La thèse soutenue par le policier, est que Marie était consentante et qu'il n'a jamais versé de GHB dans sa flutte. Pendant l'audience, il est peu vraisemblable qu'il puisse y avoir un coup de théâtre et que l'accusé revienne sur ses déclarations, fasse des aveux et présente des excuses. Après avoir effectué 16 mois de détention préventive, l'homme comparaît libre. Il encourt par la correctionnalisation du dossier, une peine de 7 ans de prison au lieu de 20 ans, si l'accusé était jugé par une Cour d'assises.

Marie n'ayant pas parlé de son viol à sa famille souhaite garder l'anonymat et le procès devrait se dérouler à huis-clos.

(*) Le prénom de la jeune femme a été changé.

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