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Jeudi 12 décembre 2002
Aïcha Nedji
Mis en ligne le :
16/12/2002
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Là où je rejoints quelque peu, Soheib Benckeikh, c'est lorsqu'il réclame l'ouverture d'un débat de fonds sur des thèmes essentiels comme la place de l'islam, la pratique et son adaptation dans la laïcité.
Cependant, depuis des années, le recteur de Marseille participe à cette consultation et il est vraiment dommage que les musulmans aient du attendre que sa " fierté personnelle " soit blessée pour qu'il réclame ce débat haut et fort.
Aujourd'hui, les contours des organisations présentent dans la consultation restent flous et il faut vraiment appartenir à un circuit associatif ou à une mosquée pour savoir ce que pense et revendique telle ou telle association.
On peut déplorer que cette consultation n'ait nullement contribué à éclaircir la situation. Seules, des nouvelles souvent inquiétantes d'ailleurs, nous remontaient aux oreilles sans que les musulmans n'obtiennent de plus amples informations. Telle association prônait l'apostasie, telle autre, invitée à la table de notre république était un mouvement sectaire dangereux….
Ce qui m'aurait fait particulièrement plaisir c'est que lors de la création de ce conseil des musulmans de France, les organisations nous offrent elles-même ce débat de fond, ce débat contradictoire en jouant cartes sur table et en nous présentant leur conception de l'islam de France, leur vision des choses. Nombreux sont les musulmans qui sont en dehors de tout système cultuel, et qui pratiquent un islam solitaire par manque de temps mais aussi parce qu'il est difficile de s'y retrouver.
Au lieu de cela, nous avons assisté à une lutte d'influence destinée à savoir si c'était les algériens, les marocains, les tunisiens ou les africains qui allaient prendre l'islam de France en main. Telle association était suspectée de fondamentalisme voire d'extrémisme sans qu'un débat contradictoire entre ces tendances ne soit réalisé. Bref, un dialogue trop réducteur pour des religieux qui ont un point commun de taille : le Coran.
A la question, Nicolas Sarkozy a-t-il discrédité le processus visant à instaurer une instance représentative de l'islam de France ? Je réponds, non parce que les musulmans ne l'ont pas attendu.
Nous avons beaucoup perdu avec ces querelles intestines qui n'ont nullement contribué à améliorer l'image des musulmans de France et en outre, parce que notre communauté n'a guère reçue de réponse à leurs nombreuses questions.
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