La défense d'Abderazak Besseghir se fragilise depuis la découverte par des chiens spécialement dressés, de traces d'explosifs sur la banquette arrière de son véhicule ainsi que sur un siège-auto de bébé. On ne connaît pas encore la nature de l'explosif retrouvé, ni si ces traces correspondent à du tolite, un puissant explosif militaire de fabrication yougoslave retrouvé dans le coffre de la 206 noire de l'employé de Roissy.
En outre, un chien a réagi devant le placard du vestiaire du bagagiste. Mais pour le moment aucune certitude scientifique ne permet d'établir que les explosifs aient transité par le placard du bagagiste.
Quoiqu'il en soit, ces nouveaux éléments fragilisent la thèse du complot familial avancée par ce jeune Français de 27 ans. Ce dernier continue de déclarer qu'il ignorait la précense de ce matériel dans le coffre de sa voiture et qu'il est victime d'une machination de sa belle-famille qui tente depuis le décès de son épouse Louisa en septembre dernier, de récupérer la garde de son enfant de un an.
Jeudi soir, les enquêteurs précisaient que l'analyse des empreintes digitales trouvées sur les armes et explosifs saisis dans le coffre de sa voiture n'étaient pas celles de Besseghir. Des analyses complémentaires, notamment des recherches d'ADN sont actuellement en cours.
Pour Me Philippe Dehapiot, l'avocat du jeune bagagiste "si à l'issue de l'ensemble des analyses, on ne retrouvait aucune empreinte qui corresponde à celles d'Abderazak Besseghir, on aurait la confirmation qu'il n'a eu aucun contact physique avec ces armes et ces explosifs, ce qu'il a toujours affirmé" a-t-il déclaré à l'AFP.
Dans les semaines qui viennent le juge Gilbert Thiel devra démeler les fils de ce dossier où demeurent de grandes zones d'ombre et établir exactement le rôle joué par Besseghir dans la préparation d'un éventuel attentat.
Ce dernier est inconnu des services de renseignement et il n'a peut-être été qu'un simple passeur. En outre sa personnalité ainsi que son manque de discrétion dans le parking n'excluent pas la possibilité qu'il ne soit pas au courant du contenu du sac qu'il transportait.
Mais le magistrat devra rechercher également, la provenance des explosifs découverts, zone afghano-pakistanaise, ex-Yougoslavie ou vol de l'ETA et à qui était destiné le matériel.
Le juge tentera de savoir également, si le bagagiste avait des complices à l'intérieur de l'aéroport. Pour le moment, aucune piste n'est vraiment écartée.
Le jeune homme est écroué depuis mercredi à la prison de Fleury Mérogis dans l'Essonne. Un de ses oncles, un Algérien de 43 ans en situation irrégulière a été également mis en examen et emprisonné. Mais pour l'instant aucun élément concret ne permet de le rattacher aux armes et explosifs découverts dans le coffre de la voiture de son neveu.